Scepticisme chez les importateurs de ciment


Le ministre du Commerce, M. Luc Magloire Mbarga Atangana a annoncé le vendredi 23 novembre dernier la libéralisation du secteur ciment au Cameroun.

Une nouvelle qui enchante les promoteurs du secteur " car elle permet à tous ceux qui veulent investir dans le secteur de le faire librement", jubile M.Tatou Kami, chef d'une agence d'Afrique Construction, une société de vente des matériaux de construction. A la société Santa, on pense que c'est une décision qui permettra à chaque Camerounais de pouvoir construire une maison, étant donné que le ciment est l'un des éléments les plus importants dans la construction. Seulement, les entrepreneurs de la filière ciment sont gagnés par un scepticisme diffus.

D'où la méfiance qui exhale de leurs propos. Pour la plupart des potentiels importateurs de la filière, c'est une comédie orchestrée par le gouvernement. A Afrique construction, on estime qu'" il est bien vrai que c'est une décision gouvernementale qui permet de rendre le marché plus concurrentiel et de favoriser la baisse du prix du sac du ciment, mais on ne peut pas se prononcer maintenant, il est encore trop tôt ". C'est le même sentiment chez Naquidis, une autre entreprise de matériaux de construction : " Le groupe Cimencam Lafarge, qui a eu jusqu'ici le monopole de l'importation, ne peut pas faciliter cette décision, car étant des capitalistes, ils voudront garder le monopole dans la filière. ", confie M. Jean Nana, directeur général de cette société.

Au cours d'une réunion tenue au Mincommerce, les promoteurs se sont plaints de l'absence des représentants de la douane et des finances. Une absence qui, d'après eux, laisse entrevoir le manque de concertation du gouvernement : " La présence de ces deux institutions nous aurait prouvé que cette décision sera appliquée. Nous craignons aujourd'hui que cette décision ne soit qu'une farce comme avec la baisse des prix des produits de première nécessité. Car la douane va fixer son prix et la Société générale des importations (Sgi), une société de transit du fret, fera pareil. ".
Avec cette libéralisation, plusieurs promoteurs comptent se lancer dans l'activité, mais " les surtaxes douanières et les droits d'assise restent des obstacles majeurs dans la filière.", explique le directeur général de Sorepco. Et donc, si les frais douaniers restent très élevés, rien n'aura évolué dans le marché du ciment. Dans la majorité des cas, les opérateurs de la filière pensent que les conditions ne sont pas réunies pour que l'importation, donc la concurrence, soit effective.

Viviane Gaingne, stagiaire


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