Le processus démocratique du Cameroun à la loupe
APA – Douala, (Cameroun) La consolidation du processus démocratique constitue pour de nombreux Camerounais un espoir de parvenir à la bonne gouvernance et de lutter efficacement contre la pauvreté, compte non tenu du double scrutin législatif et municipal du 22 juillet 2007 dont l’organisation générale a été décriée par des observateurs.
Il s’agit d’un processus diversement apprécié avec une participation électorale forte dans certaines régions, tandis que dans d’autres, notamment à Douala, l’absentéisme prédominait avec moins de 35 pour cent de participation.
Toutefois, le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation qui s’est félicité du « bon déroulement des élections », a situé le taux de participation à 62 pour cent sur les 5 millions de Camerounais inscrits sur une population totale de 17 millions d’habitants environ.
A l’arrivée, l’Assemblée nationale, qui compte 180 députés, a connu un renouvellement de 60 pour cent et plus de 50 pour cent pour les 360 conseils municipaux que compte le pays.
«Les Camerounais se sont certes exprimés, mais, l’on n’a noté une certaine désaffection pour la chose politique par rapport aux élections précédentes où l’engouement populaire était plus marquée », a expliqué, Mathias Owona Nguini, politologue, enseignant à l’université de Yaoundé II.
Une situation, tributaire d’une idée répandue selon laquelle aucune alternance n’est possible au regard des conditions d’organisation et de déroulement des élections au Cameroun.
«Il ne faut pas se décourager, il s’agit d’un processus à parfaire, ce qui suppose une réelle implication des Camerounais pour surmonter les réflexes autocratiques », a-t-il souligné.
Certaines représentations diplomatiques, notamment américaine, britannique et hollandaise, avaient indiqué dans un communiqué que les législatives et les municipales du 22 juillet avaient marqué « un recul de la démocratie au Cameroun ».
Un avis partagé par des organisations de la société civile, notamment, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), qui avait déployé 1 600 observateurs électoraux à travers le pays.