
Il faut dire que l'homme a beaucoup bourlingué, lui qui est né dans le petit village de Minta, au Cameroun, où il devait faire ses propres instruments pour jouer la musique qu'il adorait. Il dit même avoir construit une guitare avec des câbles de freins de bicyclette! Après avoir joué dans les bars de la ville de Douala, il a vécu en France, avant de s'établir à New York. Il a d'ailleurs déjà dit que la musique était aux États-Unis ce que la littérature et la gastronomie sont à la France... Ceci étant dit, sur son dernier disque, Tiki, le chanteur continue de chanter dans sa langue maternelle, le duala, même s'il s'amuse à mêler les influences orientales et même classiques.
Les invités
Ce mercredi 4 juillet, toujours dans la série "Invitation", Richard Bona reçoit le Jaco Pastorius Big Band, un groupe qui reprend des pièces du défunt bassiste Jaco Pastorius. C'est d'ailleurs en écoutant Pastorius que Richard Bona dit avoir découvert la basse, cet instrument souvent sous-estimé. "J'ai voulu reproduire mes vieilles années" en invitant ce band, dit-il. Il faut dire que les soirées de la série "Invitation" invite à transcender les genres, en faisant une large place à l'improvisation. Demain jeudi, les invitées de Bona sont deux femmes bassistes, Esperanza Spalding et Meshell Ndegeocello. "Je joue très souvent avec des hommes, dit-il, c'est aussi bon de partager avec la gent féminine." Si les femmes jouent de la basse comme des hommes, leur sensibilité peut être différente, fait remarquer Richard Bona. "C'est comme dans la vie", constate-t-il.
Vendredi, le célèbre bassiste propose une soirée tout en douceur et en duos, qu'il partagera avec Lionel Loueke, Toumani Diabate et Russell Malone, trois musiciens qui manient aussi bien l'improvisation que la mélodie et l'harmonie, promet-il. "Cette soirée sera plus douce, je pense, à moins que quelqu'un ne décide d'allumer un feu", dit-il. Enfin, samedi, ses invités Gérald Toto et Lokua Kanza, avec qui Richard Bona a déjà enregistré, devraient emplir le théâtre des rythmes de l'Afrique et des Caraïbes. Il faut dire que Richard Bona est un musicien tout à fait cosmopolite, en digne représentant de son époque. "C'est la personne que je suis aussi. J'ai beaucoup voyagé. J'ai accroché plusieurs cultures différentes, d'autres environnements, d'autres courants musicaux. On n'est plus seulement Africains, on est citoyens du monde.", clame-t-il ; expliquant par ailleurs que même "la musique traditionnelle africaine est un mélange d'influences d'une autre époque".