Ndokoti sous un nouveau jour

Les commerçants installés sur les emprises publiques ont déménagé, même si on note quelques poches de résistance.

Le visage de Ndokoti a considérablement changé depuis les déguerpissements de samedi à dimanche dernier. Le carrefour est libéré et la circulation fluide. Les populations vont et viennent, heureuses de ne plus vivre les interminables embouteillages. Gladys Djeukam habite Ndogbong. Tous les midis, elle regagne son domicile pour allaiter son bébé et ce n’était pas du tout facile parce que les heures de tétée finissaient dans les bouchons. Depuis lundi, elle fait Akwa-Ndogbong en moins d’une heure. Les routes sont dégagées. C’est également la réaction de David Tonghue, conducteur de moto. « On respire de l’air pur à Ndokoti depuis dimanche c’est comme si on nous a libérés d’une prison » Il poursuit : « J’ai été victime d’agressions au moins trois fois, je suis si fier, je ne sais comment l’exprimer ». D’autre part, les « cargos » qui font la ligne Ndokoti Bonabéri occupent pour l’instant les espaces libérés par les vendeurs de friperie. Les véhicules ont laissé la chaussée et sont garés en ordre sur le trottoir.

Du côté des commerçants, ce n’est pas la grande joie. Ils sont certes amers, mais ils ont compris que le jeu du chat et de la souris est bel et bien terminé. Michel Tuikam, vendeur de matériaux de plomberie, reconnaît que la circulation était difficile à Ndokoti. Ce dernier a acquis une place au marché Syncatex, et s’attelle à déplacer son conteneur. Sur d’autres conteneurs, on peut lire que la quincaillerie est transférée au complexe Monkam ou encore, que telle librairie est transférée au marché Dacat.

Néanmoins, on note encore quelques poches de résistance, surtout chez les vendeurs à la sauvette. Sur le qui-vive, ils tiennent leurs marchandises. Pour Hervé Ambata, chef de service du Désordre urbain à la Communauté urbaine de Douala, le nettoyage n’est pas terminé. Une autre descente est prévue dans les prochains jours. Bien plus, pour maintenir l’ordre, des mesures ont été prises : la création de jardins publics avec places assises, la construction de parking et le balisage de certains espaces comme au-dessus du tunnel. Aussi, un système de veille composé des forces de l’ordre et de la police municipale, est à pied d’œuvre pour changer les habitudes.


Mireille ONANA MEBENGA


mboasawa

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