L’avenir des jeunes filles préoccupe le monde. Et le Cameroun en particulier. En tout cas, le thème de la 23è journée internationale de la femme montre bien un souci pour le devenir de celles qu’on voit aujourd’hui belles, pleines d’énergie et de fraîcheur. Mais dont les lendemains semblent parfois incertains, sinon inquiétants. C’est sans doute la raison du choix de « Investir dans la femme et la fille » comme sujet de réflexion pour l’édition 2008 qui se célèbre demain. Car au delà du grand défilé prévu à Yaoundé et dans toutes les villes du Cameroun, les femmes, sous l’égide des Nations unies, se sont arrêtées le temps de cette semaine, pour scruter l’avenir.
Et l’avenir pour les jeunes filles chez nous, n’est pas forcément rassurant. De prime abord, ce sont des clichés réducteurs à souhait, qui frappent. La jeune camerounaise apparaît d’abord aujourd’hui comme une héritière des souffrances de sa mère. Au sein de la société camerounaise, les considérations n’ont pas fondamentalement changé d’une génération à l’autre. Dans plusieurs milieux donc, la jeune fille est encore un peu considérée comme une curiosité au milieu des hommes de son âge. Dans certaines filières à l’école et à l’université, au travail… Sauf évidemment lorsqu’elle fait office d’objet de décoration. En ce moment par exemple, la jeune camerounaise est réduite au cliché des fameux vêtements « DVD » (dos et ventre dehors). Et en voulant suivre la mode, elle a fini par ramener chez ces machos d’hommes, l’image de femme-objet. Résultat : à tort ou à raison, c’est peut-être le DVD qui symbolise aujourd’hui la jeune fille au Cameroun.
C’est bien dommage, parce que beaucoup de chemin a quand même été fait depuis des années pour éclaircir les horizons à cette catégorie de la société camerounaise. A force de matraquage, des barrières sont progressivement tombées, notamment en matière de scolarisation. On assiste de moins en moins à des discriminations lorsqu’il faut envoyer les enfants à l’école. Et à l’école justement, les filières scientifiques s’ouvrent de plus en plus aux élèves et étudiants de sexe féminin.
Le problème, c’est souvent au moment crucial d’entrer dans la vie active. C’est là que les dangers apparaissent. Et ils prennent souvent l’apparence des hommes. Ces hommes qui détournent les adolescentes à la sortie du lycée ou du campus universitaire. Avec leurs offres de vie facile, ils font perdre à leurs nombreuses victimes, le sens de l’effort. Et les exposent aux maladies comme le sida. Ces mêmes hommes qui se présentent parfois comme des obstacles à leur accession et à leur ascension dans le monde du travail. Harcèlement, droit de cuissage, chantage sont sourds mais bel et bien réels.
Mais les jeunes femmes ont de la ressource. Dans le secteur informel, elles ont imposé les « call box ». Dans la création des entreprises, elles font entendre leur voix. Ceci dans un contexte de moins en moins défavorable. Les familles, les pouvoirs publics, les associations féminines semblent avoir compris que les filles ont les mêmes potentialités que les garçons. Et que la société gagne à les développer. Comment les concernées elles-mêmes appréhendent la chose. CT leur a également donné la parole en cette veille du 8 mars.
Yves ATANGA
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