Kayo Elie est l’un des premiers importateurs de Douala. Mais pas seulement.
A 80 ans, Kayo Elie est un paisible administrateur des sociétés à la retraite. Arrivé à Douala en 1947, il s’installe à New Bell Bamiléké et travaille à Bonanajo. « Mon premier patron s’appelle Sam Mandessi bell. Je travaille par la suite avec Lalanne, un Français ». En 1958, il s’installe à Bali au carrefour qui porte son nom. Il économise un peu d’argent en menant des activités parallèles. Après des débuts dans le commerce de l’huile de palme, Kayo Elie ouvre une grande alimentation. C’est le début des importations par conteneurs. Un domaine réservé aux Blancs. Mais il avait déjà vécu cette concurrence à l’époque où les mêmes expatriés détenaient le monopole de la commercialisation de l’huile de palme : « Avec quatre, puis cinq camions citernes, j’allais dans la Sanaga maritime acheter de l’huile pour venir casser le monopole des Blancs. » L’alimentation connaît un essor remarquable et emploie 15 personnes immatriculées à la Cnps. En 1968, le destin de ce pionnier change à nouveau. Un ami qui sait que Kayo vient de toucher ses ristournes lui propose d’acheter une maison. Ils vont chez un certain Georges Fritz, propriétaire d’un magasin d’armes sur le boulevard de la Liberté. Sans demander son avis, Georges interroge sa banque et demande qu’on lui verse 800 000 francs Cfa, avant qu’il tende les clés de la maison à Kayo Elie. Ce qui est fait. 12 ans plus tard, cette villa de Bonapriso est évaluée à 160 millions de francs Cfa par une banque de la place qui voulait la racheter.
Benjamin LISSOM LISSOM
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