Morts de Conakry : récit d’un retour au pays natalLes dépouilles des onze étudiants camerounais disparus en mer le 15 mars dernier au large de Conakry reposent désormais dans leur pays natal. Elles ont été rapatriées samedi dernier par un vol Camair spécialement affrété pour la circonstance. Le Pr. Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, a conduit la délégation chargée de cette délicate mission par le chef de l’Etat. Dès l’arrivée à l’aérogare internationale de Conakry samedi matin, il a été accueilli par trois membres du gouvernement guinéen, dont le ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique de ce pays, le Dr. Ousmane Souaré. Les premiers mots ont été de réconfort et de solidarité dans le malheur.
« Nous vous souhaitons la bienvenue, bien que ce soit dans des circonstances aussi douloureuses », a déclaré le Dr. Souaré à l’attention de la délégation camerounaise. Laquelle a tout de suite été rassurée par rapport à l’objet de son déplacement : « Les corps sont prêts avec les effets personnels (…) Tous ont été préparés. Il y a eu des veillées. Il y en a eu vendredi, ainsi qu’un cérémonial d’adieu en présence de tous les étudiants de l’université Gamal Abdel Nasser », a ajouté le ministre guinéen. On apprendra du même officiel que toutes les mesures avaient été prises pour retrouver les corps par les autorités de Conakry, une fois informées du drame – le chavirement d’une embarcation transportant des jeunes camerounais à destination de l’île de Room, où ils se rendaient pour fêter un anniversaire. « Huit corps ont été retrouvés dans les vingt-quatre heures, et les trois autres dans les quarante-huit heures ». Les dépouilles ont ensuite été placées à la morgue du Centre hospitalier universitaire (Chu) Ignace Deon de Conakry.
Dans la douleur entourant l’événement, Jacques Fame Ndongo a paru réconforté par les gestes qu’ont posés les pouvoirs publics guinéens. Il l’a d’ailleurs confié à la presse locale au sortir d’une audience à lui accordée par le Premier ministre de la République de Guinée, Lansana Kouyaté. Occasion pour le Minesup de transmettre la gratitude du Cameroun à l’endroit de ce pays frère, dont la solidarité spontanée a été plus d’une fois citée en exemple. Puis les corps ont été embarqués, et le ministre de l’Enseignement supérieur camerounais a eu un long échange avec les élèves et étudiants camerounais venus le rencontrer à l’aéroport. La tristesse, l’émotion et la gravité de l’instant étaient perceptibles. Elles étaient là aussi au moment de reprendre l’avion, en compagnie des nombreux jeunes, parents ou amis, revenant au Cameroun pour la circonstance. Les onze de Conakry étaient allés chercher le savoir, pleins d’espoirs pour l’avenir. Ils sont revenus sans vie, creusant un grand vide.
AN