Le lit filtrant de la décharge du Bois des Singes n’est plus opérationnel depuis bientôt cinq ans.
Lazare Kolyang

"Le lit filtrant de la décharge située au bois des Singes n’est plus opérationnel, il est disproportionné entre la production et le traitement réservé, d’où sa suspension", indique Jacqueline Mbocksi. "Le lit filtrant est complètement bouché, tout coule directement dans le Wouri. On est revenu à la situation qu’on vit depuis 2004", soutient Bienvenue Lekeumo, directeur adjoint des Grands travaux à la Cud. Conséquence, les eaux sanitaires qui arrivent à ce niveau se déversent directement dans le fleuve Wouri, ce qui entraîne une pollution généralisée qui se répercute sur la flore et la faune aquatiques. Des gaz à effet de serre comme le Co2 sont aussi rejetés dans la nature.
"Les statistiques ont montré que la ville de Douala produit à peu près 78.500 mètres cube de boues par an. 39% de ces déchets liquides arrivent au Bois des Singes, contre 8% seulement qu’accueillent les latrines", indique t-on à la Cud. La décharge du Bois des singes n’est pas la seule infrastructure à ne pas fonctionner normalement, la station d’épuration d’Akwa Nord ne fonctionne pas non plus bien. Face à cette menace qui pèse sur l’environnement, des études ont d’ores et déjà été faites au niveau de la Cud pour remplacer cet équipement provisoire qui aura tout de même coûté 15 millions de francs Cfa.
C’est ainsi que des études de faisabilité d’une nouvelle décharge qui devra coûter environ 5 milliards de francs Cfa ont été réalisées au niveau de Ngombé dans l’arrondissement de Douala 5e. Toutefois, l’on ne sait pas à quand vont démarrer les travaux de sa construction. Sa construction dans de brefs délais devra donc apporter un début de solution à la situation que les populations de Douala vivent depuis quelque temps. Mais au sortir de cette réflexion conjointement organisée le 19 mars dernier par la Cud et l’organisme allemand de coopération Gtz, d’autres solutions étaient attendues au terme des questions qui étaient posées.
Comment renforcer et soutenir les collectivités locales pour faire face aux défis du développement des services d’assainissement? Comment financer les infrastructures et les services d’assainissement? La gestion communautaire est-elle possible? Comment encourager les décideurs politiques à considérer l’assainissement comme un service public dont ils ont la responsabilité? C’est autant de questions auxquelles les participants ont planché, même s’il ressort finalement qu’il n’y a pas d’assainissement parfait.