
Le directeur de la maladie au ministère de la Santé publique a été interpellée hier.
Par Jean Francis Belibi...
Opération Epervier : De quoi souffre le patient Abah Abah ?
L’ancien ministre interpellé par la police est à l’hôpital Central de Yaoundé depuis hier matin.
Jean Baptiste Ketchateng...

Sur la corruption à l’hôpital, notre infirmier est prêt " à en raconter des tonnes ". " C’est bien parce qu’il a écrit ça qu’on lui demande à lui aussi des comptes non ?
", lâche-t-il dans un sourire goguenard en parlant de l’ancien patron de tous les hôpitaux publics camerounais. Quid d’Abah Abah ? " On va le transférer au haut standing ", pense une de ses collègues, aussi sûre d’elle que le directeur de l’hôpital Central, Magloire Biwole Sida, s’enfuit en entendant la moindre requête d’informations de la presse au sujet de ce patient dont parle tout l’hôpital.
Pour certains cependant, Polycarpe Abah Abah a bien été réanimé. Le médecin qui serait chargé de veiller sur la réanimation du patient Abah Abah lui-même ne veut pas dire le moindre mot. " Ah ! Vous les journalistes… ", laisse-t-il entendre avant de se retirer derrière les grilles de son service surveillées par des policiers qui entendent eux aussi ne rien laisser filtrer. Un " proche du ministre " souhaite-t-il lui remettre une bouteille d’eau ? Sa carte d’identité lui est bruyamment exigée.
Repoussé en dehors des lieux, l’homme qui veut " simplement donner de l’eau au ministre " est ramené sur ses pas. De force. On s’engueule. On s’invective. La tension monte. Un autre " proche du ministre " interpellé à son tour pour décliner son identité se défile en indiquant qu’il doit d’abord appeler quelqu’un. L’intervention d’un médecin précisera la volonté du patient Abah Abah : " C’est une palette (de bouteilles) d’eau qu’il faut acheter… " Aussitôt dit, aussitôt fait. Les policiers et le commissionnaire finissent par sympathiser. Ce ne sera pas le cas de la presse. " Vous voulez qu’on vous dise quoi, dit un gardien de la paix. Nous ne sommes pas médecins. " " Contentez-vous de ce que vous savez ", conseille un officier de police. " On ne vous dira rien. Allez voir le directeur ", intime un autre. A 17h, alors que le nombre des policiers a sensiblement augmenté -du fait de la présence d’une équipe de relève ?- il paraît alors probable que l’on va veiller encore quelque temps sur le patient Abah Abah.
L’infirmière qui ricanait sur la maladie du réanimé rappelle alors qu’après le pavillon haut standing qui se trouve à deux pas du service de réanimation, " ce sera peut-être une évacuation sanitaire comme sa femme en avait bénéficié". Caroline Abah Abah, interpellée il y a quelques années, comme son mari aujourd’hui, pour son implication dans des détournements de deniers publics, avait en effet été momentanément tirée d’affaire par un voyage sanitaire en Europe. Qu’en sera-t-il pour l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, qui s’est retrouvé depuis lundi dernier devant des policiers qui l’interrogeaient notamment sur les reversements des crédits Tva au Crédit foncier, du temps où il dirigeait la direction générale des Impôts ? C’est d’ailleurs devant ses interrogateurs, indiquent diverses sources, que Polycarpe Abah Abah se serait effondré. Peu avant, indiquent enfin des sources, une ancienne collaboratrice d’Urbain Olanguena, la directrice de la Maladie au ministère de la Santé, Lucienne Bela, a également été interpellée.