Constitution : Comme lettre à la poste



Le projet soumis pour examen hier n’a subit aucune modification au niveau de la Commission des Lois constitutionnelles.
Jean Francis Belibi

Ce n’étaient décidément pas des travaux ordinaires qui se déroulaient au 2ème étage du palais de Verre de Ngoa Ekellé où la Commission des Lois constitutionnelles de l’Assemblée nationale a commencé l’examen du projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution de 1972. Ils étaient très nombreux, les députés non membres de cette commission qui ont tenu à venir assister aux travaux que conduit Zondol Hersesse, président de la Commission des Lois constitutionnelles. Outre cette nombreuse présence des élus, il y a ces mesures de sécurité prises pour ceux qui accèdent au couloir menant au lieu des travaux. Un endroit où les hommes de médias, du public ou du privé n’étaient pas les bienvenus. Pour celles des autres personnes qui ont eu la possibilité d’y accéder, il fallait montrer patte blanche, lorsque l’on n’était pas élu du peuple.

Commencé dans les environs de 15 heures 30 minutes, l’examen du projet de loi introduit dans la Chambre la semaine dernière est défendu par Marafa Hamidou Yaya, le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd). C’est vers 20 heures que les travaux se sont achevés avec au final le passage du document soumis aux députés par le président de la République. Pourtant, l’un des participants à ces travaux tient tout de même à indiquer que les discussions ont été " assez animées, bien que tout le monde soit resté assez courtois ". Il évoque notamment la discussion générale du projet qui a duré plus de deux heures. Discussion au cours de laquelle, tous les partis politiques, y compris le Rdpc, qui ont pris part aux travaux ont essayé d’apporter des amendements au projet initial introduit par le président de la République. Soit au total 21, dont 7 pour le seul Sdf Sans succès. Sur la rapidité avec laquelle les travaux se sont déroulés hier après midi, notre source fait savoir que " le document de travail en lui-même n’était pas déjà volumineux ". Rien à voir donc avec les débats houleux auxquels certains s’attendaient au regard de l’ambiance qui a entouré l’arrivée de ce projet à l’Assemblée nationale en fin de semaine dernière, avec le groupe parlementaire Sdf qui avait pour la circonstance exigé que le projet de loi ne fût pas jugé recevable par la conférence des présidents. En vain.

Dans notre édition d’hier, nous indiquions déjà qu’au cours du conclave qui les a rassemblé dimanche dernier au palais des Congrès de Yaoundé autour du secrétaire général du Comité central du Rdpc René Emmanuel Sadi, et auquel prenait également part le ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya, le Minatd chargé de la défense de ce projet devant la Commission des Lois constitutionnelles, les députés du groupe parlementaire Rdpc, dans le flot de revendications formulées, avaient exigé le retour au quinquennat, bien qu’acceptant le principe de la non limitation des mandats du président de la République. On attend de voir l’attitude du Gouvernement face à cette demande au moment où dans la plupart des pays, l’on tend de plus en plus à revenir vers cette durée des mandats présidentiels. A moins que le Cameroun reste vraiment le Cameroun. Reste donc à attendre la plénière de vendredi prochain au cours de laquelle le projet de révision de la constitution sera soumis à l’examen de la Chambre toute entière.

mboasawa

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