Césaire mort, un monument s’écroule

Césaire mort, un monument de la littérature s’écroule, selon le président des écrivains sénégalais

APA-Dakar (Sénégal)
Avec la mort du poète martiniquais, Aimé Césaire, c’est un monument de la littérature et de la poésie mondiales qui nous quitte, a déclaré jeudi à APA Alioune Badara Beye, président de l’Association des Ecrivains sénégalais.

« C’est un sentiment de grande tristesse qui m’anime. Tous les écrivains et les hommes de cultures en général et sénégalais en particulier perdent en Césaire un grand compagnon », a déclaré Beye qui a rappelé que Césaire avait accepté d’être le parrain du 3è Festival Mondial des Arts Nègres prévu en décembre 2009 à Dakar.

« J’espère que le gouvernement sénégalais va s’associer aux obsèques à la hauteur de la grandeur de l’illustre disparu », a-t-il ajouté estimant que Césaire « était l’un des plus grands et des plus brillants écrivains du XXè siècle ».

Hospitalisé depuis le 9 avril dernier au CHU de Fort-de-France, Césaire est décédé jeudi matin à l’âge de 94 ans.

Césaire était l’autre père de la négritude avec notamment feu Léopold Sédar Senghor, également poète et ancien président du Sénégal.

Le poète martiniquais est l’un des fondateurs du mouvement littéraire de la Négritude avec Léopold Sédar Senghor, Alioune Diop, Léon Gontran Damas, Léo Frobénius. Le sénégalais Léopold Sédar Senghor a assuré que c’était Césaire qui a inventé ce mot mais ce dernier préférait parler de «création collective».

Natif de Basse-Terre en juin 1913, il s’est rendu célèbre avec des œuvres littéraires majeures comme, Cahier d’un retour au pays natal (Poésie 1939), La Tragédie du roi Christophe (théâtre 1963), publiés chez Présence Africaine.

Infatigable promoteur de l’autonomie, et non de l’indépendance, de la Martinique, Aimé Césaire a été de tous les combats contre le colonialisme et le racisme avec notamment son Discours sur le colonialisme -texte virulent contre l’Occident, qu’il n’avait jamais cessé de juger d’être assis sur « le plus haut tas de cadavres de l’humanité ».

En 1947, Césaire créa avec Alioune Diop la revue Présence africaine suivie en 1948 de la parution de l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, préfacée par Jean-Paul Sartre.

Cette oeuvre consacra le mouvement de la Négritude.

[ Bibliographie des oeuvres de Aimé Césaire :

•Cahier d’un retour au pays natal (poésie), revue Volontés, Paris 1939 édité en 1947 par les éditions Bordas avec une préface d’André Breton écrite en 1943 les rééditions, depuis 1956, le furent par les éditions Présence Africaine.

•Les Armes miraculeuses (poésie), Ed. Gallimard, Paris 1946 réédité en 1970 dans la collection de poche "Poésie" plusieurs poèmes étaient paru dans la revue Tropiques entre 1941 et 1944.

•Soleil cou coupé (poésie), Ed. K., Paris 1948.

•Corps perdu (poésie, illustrations de Picasso), Ed. Fragrance, Paris 1949.

•Discours sur le colonialisme (essai), Ed. Réclame, Paris 1950 réédité par Présence Africaine en 1955, l’édition de 1973 est déjà la sixième.

•Et les chiens se taisaient (théâtre), Ed. Présence Africaine, Paris 195 réédité en 1962 paru dès 1946 dans Les Armes miraculeuses, sous forme de poème.

•Lettre à Maurice Thorez (essai), Ed. Présence Africaine, Paris 1956.

•Ferrements (poésie), Ed. du Seuil, Paris 1960.

•Toussaint Louverture (essai), Club Français du Livre, Paris 1960 réédité par Présence Africaine en 1962.

•Cadastre (poésie), Ed. du Seuil, Paris 1961 version définitive et "résumée" des précédents Soleil cou coupé et Corps perdu.

•La Tragédie du Roi Christophe (théâtre), Ed. Présence Africaine, Paris 1963 édition de poche en 1970.

•Une saison au Congo (théâtre), Ed. du Seuil, Paris 1965 édition remaniée en 1967 édition du texte définitif : 1973.

•Une tempête (théâtre), Ed. du Seuil, Paris 1969 avait paru en 1968, dans le n° 67 de la revue Présence Africaine.

•Moi, laminaire (poésie), Ed. du Seuil, Paris 1982.

Son parcours politique :

De 1945 à 2001 : Maire de Fort de France (durant 56 ans) De 1945 à 1993 : Député de la Martinique De 1983 à 1986 : Président du Conseil Régional de la Martinique De 1945 à 1949 et 1955 à 1970 : Conseiller général de Fort de France ]


mboasawa

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