Après l’assassinat de son directeur général, la société fonctionne au ralenti, entre préparatifs des obsèques et service minimum pour satisfaire la clientèle.
A la direction générale, rue Foucault à Akwa, au premier étage d’un immeuble à carreaux blancs, les employés, l’air abattu, assurent le service minimum. Entre deux occupations, ils répondent aux préoccupations des clients. « Nous essayons de maintenir la continuité de l’exploitation », lance Charlemagne Mbakop, responsable commercial. Il multiple des échanges téléphoniques pour obtenir des livraisons des produits pétroliers. Leurs stations-service menacent d’être en rupture de stocks de carburants. «Nous sommes obligés de nous battre pour que la société ne ferme pas. C’est la meilleure façon de rendre hommage à notre patron qui était un baroudeur. Surtout qu’il a mis toute son énergie pour mettre cette société sur pied », explique Charlemagne Mbakop.
Rien ne paraît facile ici. Les comptes de la société sont bloqués. Certaines sources annoncent pour les très prochains jours la tenue du conseil d’administration qui va décider de l’avenir de cette société pétrolière, membre du Groupement des pétroliers camerounais (Gpc, 95% de part de marché). Delta petroleum Cameroon S.A. avec un capital de 150 millions Fcfa en est l’un des petits poucets. « Jusqu’ici notre priorité est d’asseoir nos services et de faire preuve de célérité dans nos livraisons », assure un cadre.
Des ambitions mal appréciées
Après avoir obtenu son agrément en 2004, c’est finalement en 2005 qu’elle démarre véritablement son exploitation du fait d’un changement d’actionnaires. Malgré ses multiples licences, Delta petroleum Cameroon S.A. n’exploite que la licence (D1) grâce à laquelle elle assure aussi la distribution des lubrifiants et des produits chimiques de marque Castrol en partenariat avec la société BP.
A ce jour, elle détient quatre stations services sur l’ensemble du pays (Nanga-Eboko, Yaoundé, Batouri et Kaélé). « Nous avions déjà l’autorisation d’implantation d’un point de vente à Douala au niveau du carrefour Ccc, à Kribi et à Bafang », précise un cadre, avant d’ajouter : « Dans les provinces de l’Ouest et du Nord-Ouest des accords étaient déjà bouclés avec les propriétaires des stations services pour se mettre aux couleurs de la Delta Petroleum Cameroon ». Cette évolution n’a pas toujours valu que des amitiés à son directeur général, Michel Tchambake assassiné lâchement mercredi 30 avril devant son domicile. Selon ses proches, il aurait reçu auparavant des menaces de mort.
mboasawa
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