Le chef de l’Etat accorde une interview au magazine panafricain pour préciser les actions de l’opération Epervier.
A.B.B.
Patricia Balme, le nouveau gourou de la Communication du président de la République, vient encore de séjourner à Yaoundé. Arrivée dans la capitale camerounaise jeudi soir, elle en est repartie samedi dernier en fin de journée. Pour une fois, son passage au Cameroun n’a pas été médiatisé, parce que la mission qu’elle conduisait avait tout de discret et confidentiel. Elle était en effet accompagnée de François Soudan, le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, qui connaît bien les allées du pouvoir et qui a l’habitude de travailler, à intervalles réguliers, avec de proches collaborateurs du chef de l’Etat pour expliquer la politique ou les options majeures du gouvernement.
Cette fois, François Soudan est venu rencontrer personnellement le chef de l’Etat pour une interview qui a été réalisée, selon nos informations, à bâtons rompus vendredi le 09 mai dans l’après midi au palais de l’Unité. Le président Biya aurait en effet été convaincu par son conseiller en communication qu’est Patricia Balme qu’au-delà des bribes d’informations données ça et là par ses collaborateurs, il était utile qu’il s’exprime de manière plus organisée sur les opérations qu’il a initiées autour de l’assainissement des mœurs publiques et la poursuite en justice des présumés fossoyeurs de la fortune publique, dans le respect de la présomption d’innocence.
L’entretien aurait donc porté sur cette opération Epervier, avec la révélation que de nouveaux dossiers seront ouverts et de nombreuses autres personnalités arrêtées ou interpellées ; mais aussi sur la révision de la constitution qui vient de supprimer la limitation des mandats présidentiels, clause qui ne l’empêcherait plus de se présenter à l’élection présidentielle de 2011. Selon toute vraisemblance, et compte tenu de l’actualité, l’interview sera publiée dans l’édition de jeune Afrique devant paraître lundi prochain. Ce sera, comme par hasard, veille de la fête nationale du Cameroun.
On constatera donc que, comme d’habitude et après la grande interview dans le talk de Paris sur France 24 en octobre dernier, c’est encore à un média international que le président Biya a choisi de d’exprimer ses derniers chantiers, et notamment cette opération Epervier sur laquelle pèse, au plan national, un épais brouillard. Aucune communication officielle, aucune visibilité institutionnelle, tout juste des faits isolés et beaucoup de rumeurs.