Le concours de dissertation organisé par le ministère de la Communication à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse vient de dévoiler ses lauréats. Il s’agit de sept candidats dont la note varie entre 11 et 15/20. CT publie, “en l’état” à partir de cette édition, quelques-uns de ces travaux. En commençant évidemment par le premier. Djomo Wantong Zakary Steve, élève en Terminale A4 au lycée bilingue de Nyalla à Douala, a obtenu la meilleure note du jury, 15/20.
L’expression “Liberté de la presse s’articule autour de deux notions : liberté et presse. Quand la première apparaît comme un Etat où règne une absence de contraintes ; s’appréhendant comme cette faculté de l’homme de décider de soi et de faire ce qu’il désire sans embûches, le terme presse relève quant à lui du domaine du journalisme ; précisément de la presse écrite. On peut donc dire que la liberté de la presse, sujet à controverse faisant naître de nombreux débats, est cette faculté qu’a le professionnel du journalisme d’accomplir libéralement et sans encombres la tâche liée à la recherche et à la publication de l’information. Pourtant la question n’est pas vaine de savoir à qui appartient la liberté de la presse. En d’autres termes, qui possède réellement cette liberté de la presse ? C’est donc le problème du détenteur réel de cette liberté qui prend lieu ici. Après avoir montré que l’état perçu comme instance qui régit les lois ; a donc le pouvoir de cette liberté, il sera aussi question de relever que cette liberté de la presse ne serait effective sans la participation de la partie civile.
L’Etat est un ensemble des institutions politique, administrative policière et judiciaire sous un territoire indépendant. Dès lors, il est muni d’un pouvoir énorme ce qui fait que lorsqu’on parle de liberté, beaucoup voient l’état comme un obstacle. Pourtant celui-ci est garant et contributoire de la liberté de la presse.
Ceci se justifiant d’abord par le fait que c’est l’état qui est chargé d’élaborer les lois donnant lieu à la reconnaissance de la liberté de la presse. Il crée donc par conséquent un environnement perméable et apte à favoriser l’existence de la liberté de la presse. A ce niveau se voit déjà le caractère central et avant-gardiste de l’état en ce qui concerne cette liberté de la presse tant recherchée.
Outre cela, la part de l’état se révèle très importante plus qu’il n’en donne l’impression car c’est lui qui favorise l’émergence du paysage journalistique en donnant la possibilité aux désirants de monter leur structure et organe de presse écrite. C’est pourquoi il a institué des textes qui, après étude de dossiers de ceux qui veulent ouvrir leur structure, va donner l’autorisation d’ouverture, ceci par des arrêtés provenant du Ministère de la Communication.
Enfin, il y a lieu de retenir que l’état est le surveillant et le contrôleur de l’exercice de la liberté de la presse. Il a charge ici de veiller strictement à l’application des textes institués par ceux qui ont décidé d’exercer leur métier de journaliste et de regarder s’ils sont sur le droit chemin ; s’ils font leur métier dans le sillonage des textes cités par la constitution. A voir cette attitude, beaucoup seraient tentés de voir l’Etat comme un policier obstruant la jouissance de la liberté des journalistes. Mais il a juste le rôle de s’assurer si ceux-ci opèrent dans leur limite respective et n’en profitent pas pour se verser dans le libertinage qui aboutirait à la nuisance de la liberté d’autrui. Au vu de ce qui précède, on serait tenté d’attribuer l’appartenance totale de la liberté de la presse à l’Etat. Cependant est-il en mesure de l’appliquer seul sur le terrain et d’en faire un processus complet.
Bien que l’Etat soit l’initiateur de la liberté de la presse, on ne saurait négliger la part belle dans tout ceci de la partie civile qui n’est pas constituée de tout homme vulgaire mais uniquement de ceux ayant reçu une formation de journaliste. Elle a donc le dernier recours parce que c’est à elle que revient l’honneur d’appliquer, de pratiquer tout ce que l’Etat a institué et mis sur des roulettes ; de le mener à l’aboutissement afin d’en faire un processus complet.
Tout d’abord, c’est la partie civile représentée par les professionnels du journalisme qui détient les structures et les organes de presse donnant l’impression aux yeux de certains d’être possesseur de la liberté de la presse. On le sait, on ne peut se baser sur rien si on a l’intention de produire quelque chose. C’est pourquoi alors la présence d’une structure témoignant en partie de l’existence de la liberté de la presse se révèle comme un méga- producteur d’où convergent divers projets afin d’être traités et distribuer au public.
En outre, non seulement d’avoir la possession des organes de presse, les journalistes de la presse écrite accomplissent leur mission et se dévoilent sur le terrain ceci par une opération à trois étapes : la recherche de l’information, la vérification de l’information et enfin l’exposition de celle-ci au public. Cela vu, il apparaît que ce sont ces derniers qui sont à proprement parler, détenteur et manipulateur de l’information ; ce qui leur donne un certain pouvoir.
Enfin, il y a lieu de dire que les journalistes sont libres de décider de ce qu’ils veulent faire. Ils ne reçoivent aucune idée externe et ne se laissent influencer par quiconque. Toute l’initiative finale leur appartient et ne suit que le profil de leur métier. Mais à quoi faut-il réellement s’attendre ?
Il faut dire que si la partie civile se manifeste sur le terrain par la pratique de son métier en toute circonstance et prétendent donc vouloir exercer pleinement cette liberté de la presse, il n’est pas exclu aussi que l’état soit de la partie. En ce sens que celui-ci n’est là que pour règlementer le paysage journalistique afin qu’il n’y ait pas de dérapage de la part des professionnels du journalisme. Car dans le cas contraire, ce serait le libertinage ; et on sait que le libertinage n’et plus la liberté mais situation conduisant à l’anarchie et à la violation de la liberté des personnes. Ce qui fait que l’état doit avoir une présence réelle.
Pour achever, à la question de savoir à qui appartient la liberté de la presse, il a été constaté que cette liberté est tenue par deux bouts : d’une part, c’est l’Etat qui est garant de celle-ci en ce sens qu’il élabore les lois et régit les codes pouvant mettre à la disposition de la partie civile la possibilité de l’exercer. Et d’autre part, c’est l’ensemble des professionnels du journalisme qui est l’ultime ligne en ce sens que c’est lui qui exerce et met cette liberté de presse en pratique au cours de l’activité professionnelle. Il y a donc lieu de savoir pour répondre à la question posée par le sujet que la liberté de la presse ne saurait dépendre ni de l’un, ni de l’autre mais des deux à la fois. Malgré tout, il faut dire que comme toute réelle liberté, celle de la presse n’est pas donnée une fois pour toute ; partout elle est une quête permanente et continuelle, et jamais totalement acquise. Dès lors il y a lieu de s’interroger sur sa finalité : se doit-elle de servir le public ou d’être un moyen d’asservissement d’une certaine couche sociale ?
mboasawa
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