Enquête :
Richard Zogo accuse le commandant de la brigade de gendarmerie d’Odza à Yaoundé d’avoir divulgué des procès-verbaux.
Patricia Ngo Ngouem
"J’ai déposé une plainte contre le commandant de brigade d’Odza pour qu’il soit interpellé et réponde de ces actes", déclarait hier mercredi le dénommé Richard Zogo. Cet homme de 49 ans, qui se présente comme un militaire de la Brigade du quartier général (Bqg) à Yaoundé, accuse le commandant Jean-Pierre Lebogso de "divulgation de documents confidentiels". Il s’agirait des copies des procès verbaux de l’affaire qui oppose le plaignant à Emilienne Etoa, une jeune femme avec qui il entretenait une relation depuis six mois, bien qu’étant officiellement marié, et Faustin Ndengue, présenté comme le petit ami de cette dernière.
"Le commandant a envoyé ces copies à la Fm 94 et au commissariat de Nkoldongo", affirme-t-il, un soupçon de rancœur dans la voix. "Il doit être sanctionné pour cela car il s’agit-là d’une faute grave". Cette affaire avait en effet été relayée par nos confrères de la Crtv.
D’après Richard Zogo, c’est à la suite de "l’agression" dont il a été victime dans la soirée du 22 mai dernier au domicile d’Emilienne Etoa au quartier Messamedongo, qu’il se serait rendu à la brigade d’Odza pour y déposer une plainte pour "blessures simples et escroquerie" contre cette dernière et "son amant". "Le médecin qui m’a examiné m’a donné une incapacité de 35 jours". Les mis en cause, joints au téléphone, n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette question. Toutefois, à la lecture des copies des "procès verbaux" consignant leur déposition - des documents portant cachet de la brigade d’Odza qui nous ont été présentés par le plaignant – ceux-ci rejettent en bloc ces accusations.
En effet, dans leur déposition, Emilienne Etoa et Faustin Ndengue accusent Richard Zogo de coups et blessures sur sa concubine. "Je n’ai jamais levé la main sur lui", soutient Faustin Ndengue tandis qu’Emilienne Etoa jure pour sa part qu’ "il [l]’a tabassée quand [elle est] allée le raccompagner, [la] blessant à la lèvre". Des propos que dément l’intéressé, traitant le couple de "menteurs". Pour lui, "l’important pour moi est de laver mon nom car je me retrouve sali et saboté dans cette histoire". Une manière à lui de se blanchir des révélations faites en début de mois dernier sur les ondes de la Crtv le peignant comme "le méchant de l’histoire". Une situation qu’il impute au commandant de brigade d’Odza, Jean-Pierre Lebogso, à qui il dit avoir "remis 10.000 Fcfa pour acheter le whisky qu’il me demandait dans le cadre de l’enquête".
A la brigade de gendarmerie d’Odza, il nous a été impossible de rencontrer le commandant, celui-ci "étant indisponible pour le moment", d’après un de ses adjoints. Lequel ajoute que : "Le problème a déjà été résolu il y a trois à quatre jours. La hiérarchie a confronté le plaignant et le commandant et on a constaté qu’il s’agissait juste d’une incompréhension". Faux, rétorque l’intéressé car "il n’y a jamais eu de face à face".
Mais pour l’adjoint du commandant, "si les procès verbaux se sont retrouvés sur la place publique, ce n’est sans doute pas par notre canal. Cela peut arriver si les parties sont passées par des voies informelles". Pourtant, Richard Zogo Fouda ne démord pas, même s’il manque d’arguments et de preuves pour étayer ses dires. Pour lui, il ne fait aucun doute que "c’est le commandant qui a divulgué ces documents. J’ai saisi le Sed (Secrétariat d’Etat à la défense, ndlr) et une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur toute cette affaire. Tout ce que je veux, c’est que justice soit faite", conclut-il, déterminé.
mboasawa
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