Menaces sur le procès de Fru Ndi



« Nous ne laisserons pas notre chairman, Ni John Fru Ndi, aller seul à Yaoundé. Nous, militants du Sdf (Social democratic front, ndlr) allons assiéger le Tgi (tribunal de grande instance, ndlr) de Yaoundé le 19 août», a déclaré Bernard Tabali, président provincial du Sdf pour le Nord-Ouest, vendredi dernier, 1er août 2008, au Mankon municipal stadium de Bamenda. C’était à l’occasion de la journée consacrée aux « vanguards », la milice Sdf. En effet, Bernard Tabali a saisi l’occasion de cette manifestation pour interpeller ses militants à faire renaître en eux l’esprit de conquérant et de baroudeur des années 1990. Et pour cause, dira-t-il, « l’heure est grave, avec l’inculpation de notre chairman par le pouvoir de Yaoundé ». Et d’ajouter : «Trop c’est trop». Il a été suivi dans cette démarche par Balick Awah Fidelis, président de la circonscription électorale Sdf de Bamenda, et maire de la commune de Bamenda 2e. Pour qui « si Fru Ndi est menacé à Yaoundé le 19 août, le Cameroun tout entier payera le prix. Que chacun se prépare. Nouez bien vos pagnes autour du rein et soyez prêts à bagarrer avec le pouvoir en place », a-t-il dit aux militants du Sdf.
Les leaders locaux du Sdf font allusion au procès relatif à l’assassinat de Grégoire Nzall Diboule survenu lors du congrès de la faction Sdf dirigée par Bernard Muna en mai 2006. Le club des sauveteurs de Bamenda envisage empêcher Fru Ndi de se rendre à Yaoundé. Mais le chairman n’entend pas l’accepter. « Ne pas répondre à la convocation du Tgi de Yaoundé c’est se rendre coupable. J’irai là-bas faire le procès du système judiciaire camerounais, montrer en face du monde l’incapacité du pouvoir en place d’assurer le système judicaire et exécutif. J’y vais juger le magistrat qui m’a convoqué. Je vais profiter pour dénoncer les tares du régime Biya », a-t-il répondu aux « sauveteurs ». Et d’ajouter : « Refuser d’y aller c’est être lâche, pourtant nous ne le sommes pas. Pourquoi avoir peur de quelque chose dont on ne se reproche pas ? J’irai juste pour prouver au pouvoir que nul n’est au dessus de la loi. » Le président national du Sdf a poursuivi : «Si jusqu’à nos jours M. Biya n’a pas répondu à ma lettre, je saisirai l’occasion de ce procès pour l’inviter à démissionner de ses fonctions».
Une foule immense de militants du Sdf promet ainsi d’envahir le tribunal de grande instance du Mfoundi le 19 août 2008, lors du procès de Ni John Fru Ndi. Le leader du Sdf a invité les militants à rester calme si la sentence d’emprisonnement est prononcée contre sa personne. Car, « si je suis emprisonné, M. Biya va me suivre» a ironisé John Fru Ndi.
Au cours de cette journée dédiée à la « police » de son parti, le chairman du Sdf a fustigé la « légèreté avec laquelle le pouvoir de Yaoundé traite le dossier Bakassi». Il prône l’engagement d’un dialogue franc avec les riverains de Bakassi contrairement à l’idée «de les chasser». Pour Fru Ndi, « le pouvoir de Yaoundé doit cesser de traiter Bakassi avec légèreté comme il le fait avec le Scnc et le Sdf». Sera-t-il entendu ?
 

Par Donat SUFFO

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