Antoine Bikoro Alo'o : De la rente pétrolière au chantier industriel
Le Dg par intérim du Cnic a passé plus de vingt ans à la Société nationale des hydrocarbures.
C.B. et L.K.

Avant d'arriver au Cnic, M. Bikoro Alo'o n'a qu'une vague idée de la construction et de la réparation navale, qui constituent l'objet social de l'entreprise. En fait, c'est en tant que administrateur du Cnic, représentant la Société nationale des Hydrocarbures (Snh) au Conseil d'administration, qu'il a côtoyé les questions touchant au secteur d'activité qui est le sien aujourd'hui. Jusque-là, il avait consacré l'essentiel de sa vie professionnelle dans les finances. Et essentiellement à la Snh. Inspecteur des régies financières né il y a 53 ans aujourd'hui, Antoine Bikoro Alo'o a en effet été recruté à la Snh comme cadre en 1985. Il va tour à tour assumer les fonctions de chef de section, puis chef de service comptable, avant de devenir sous-directeur puis directeur financier jusqu'en 2007. Il occupait la fonction de directeur du budget et du contrôle lorsqu'il est nommé Dga du Chantier naval.
Maire de la commune rurale de Kye-Ossi et député suppléant de la vallée du Ntem, ancien administrateur de plusieurs sociétés, notamment Bicec, Cnic, Tradex, Chanas Assurances et International Business Corporation, Antoine Bikoro Alo'o arrive dans une entreprise qui a connu beaucoup de mutations depuis sa création survenue en février 1988. De 32 employés qu'il comptait à cette date, avec un chiffre d'affaires évalué à 500 millions Fcfa, le Cnic est devenu une grosse machine, qui attise tous les appétits. Avec 2.400 employés aujourd'hui, il est le premier employeur du secteur maritime national. Son chiffre d'affaires a atteint, en fin d'exercice 2007, 40 milliards Fcfa. Ses perspectives de croissance sont encore immenses au regard des retombées attendues de la mise en service du Yard pétrolier de Limbé. Mais rien n'est acquis d'avance : à la différence de certaines autres entreprises du secteur public qui gèrent des quasi-rentes, le Cnic est une entreprise industrielle et commerciale qui doit conquérir elle-même sa clientèle et asseoir sa réputation par la qualité de son travail. Un impératif qui s'accommode mal de toute chasse aux sorcières.