Mathias Njoga : Il y a des usurpateurs de textes

Commissaire statutaire à la Cameroon music corporation, il analyse le phénomène.
Propos recueillis par M. O.

Quel est le processus d’identification d’une œuvre musicale à la Cmc ?
Pour que l’œuvre soit reconnue par la Cmc, il faut d’abord que l’artiste soit membre de la Cmc. Pour cela, il doit constituer un dossier avec la photocopie de la carte d’identité, une photocopie légalisée de son acte de naissance, un extrait de casier judiciaire, une attestation de nationalité et des photos. Après cela, la Cmc fournit l’acte d’adhésion que l’artiste a rempli et signe. Pour identifier son œuvre, il faut qu’il l’apporte. Donc au dossier, il faut qu’il fournisse la preuve de sa création que sont les textes de ces chansons. Quand c’est fait, nous lui remettons l’acte de déclaration des œuvres qu’il doit signer ; après quoi nous agrafons les textes sur cette déclaration. Si toutes ces conditions sont remplies, on enregistre l’œuvre dans la documentation des œuvres de la Cmc. C’est une première étape. Il faudrait ensuite que ce dossier, notamment l’œuvre, passe par la commission d’identification pour essayer de voir si ce n’est pas un plagiat où une photocopie d’une œuvre déjà existante, qui serait légèrement corrigée, etc. C’est à la fin de ce processus que l’œuvre est protégée par la Cmc et que son auteur peut gagner des droits.

Beaucoup d’artistes camerounais ne mettent pas les textes de leurs chansons sur les pochettes d’albums, comment faire le distinguo entre celui qui écrit et celui qui chante si c’est une seule personne qui déclare ?
Ce n’est pas évident de gérer les droits d’auteur, car c’est un secteur à problème. Nous avons eu des cas où un artiste vient déclarer les textes de son album et met qu’il est auteur et compositeur. Quand l’album est mis sur le marché, le vrai auteur vient se plaindre et apporte les copies des textes qu’il a écris. Le fait de ne pas mettre les textes sur les pochettes peut être un problème financier, mais certains artistes sont malhonnêtes. Heureusement que la commission d’identification permet de régler ces différends et d’arrêter à temps ces usurpateurs ; du moins, avant qu’ils ne perçoivent de l’argent. A notre niveau, nous exigeons toujours les textes écrits pour valider l’œuvre. C’est le minimum de prudence dont nous nous entourons.

mboasawa

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