Des enseignants venus des dix provinces du Cameroun se sont mobilisés au ministère des Enseignements secondaires hier à Yaoundé. Ils revendiquent les frais de relève.
“ Un traitement de qualité pour une école de qualité ”. Slogan affiché sur le portail du ministère des Enseignements secondaires hier. Mais la barrière est fermée. Il est interdit d’y entrer ou d’en sortir. La décision est formelle. Celle-ci a été prise par un demi millier d’enseignants. Ils sont venus des dix provinces du Cameroun pour faire entendre leur voix. Ils sont enseignants diplômés de l’Ecole normale supérieure, de l’Institut national de la jeunesse et des sports, de l’Institut nationale des sciences et de technologies de Douala. Ils réclament les frais de relèves leur permettant d’être opérationnels en prenant leurs fonctions dans les établissements respectifs où ils ont été affectés.
Parmi ces grévistes, on observe la présence de nourrissons et des femmes enceintes. Certaines sont assises sur du gazon avec leurs bébés. Ils sont soumis à une épreuve de chaleur accablante en cette matinée du 9 Septembre 2008. A cette heure, ils devraient déjà avoir pris fonction dans leurs établissements respectifs. “ Les dossiers pour percevoir les frais de relève ont été déposés au mois d’avril 2008. Les frais de relève devaient être payés depuis la fin du mois d’août 2008 en vue de permettre à chacun de nous de rejoindre son poste d’affectation. A ce jour, rien n’est fait de manière à assurer la rentrée effective des enseignants le 3 septembre 2008. Un communiqué demandant aux enseignants de venir toucher les frais de relève à été affiché à l’Ecole normale supérieure, le 8 septembre 2008. Durant l’épreuve de patience qui a duré toute la journée, à peine une dizaine de personnes seulement ont été servies ” explique une enseignante au lycée de Baba dans la province du Nord.
Chargé de répartir les fonds, M. Mamah soutient que le ministère des Enseignements secondaires a débloqué une somme de trois cent millions de Fcfa. Dans la journée du 08 septembre, seulement trente millions ont été débloqués. Les frais de relève dont la base est établie à 120.000Fcfa, varient en fonction de la distance. Soupçonnant une malversation financière, les enseignants ont décidé de bloquer les voies d’entrée du ministère jusqu’à ce qu’ils entrent en possession de leurs droits. “ On ne va pas bouger d’ici tant qu’on n’a pas notre argent. S’il le faut, nous allons tous dormir ici. Personne n’entre personne ne sort. On paye tout le monde où rien ! ”, fulminent certains.
Les revendicateurs se plaignent de l’escroquerie dont certains ont été victimes la veille. “ Ils diminuent l’argent sous prétexte de manque de monnaie. Par exemple, quand il faut reverser une somme de 122.000 Fcfa, ils donnent 120.000 Fcfa ” précise un enseignant. Aux alentours de 13 heures, la fièvre monte, les plaintes fusent. “ Le ministre ne doit pas se moquer de nous. Je suis à 1 194 km de Yaoundé. Je suis enseignant au Ces de Basché dans la province du Nord. On ne peut pas nous trimbaler comme des objets. Nous n’avons pas où habiter à Yaoundé. ”, se lamente-t-il. “ Le traitement aurait été différent s’il s’agissait de l’Emia, de l’Enam ou de l’Eole de police. A peine admissible, on s’occupe déjà d’eux ”, observent certains. A l’heure où nous allions sous presse, les forces de l’ordre présentes sur les lieux leur demandaient de se regrouper par province pour recevoir leurs frais de relève. Pour beaucoup, c’était une astuce pour calmer les esprits.
mboasawa
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