Au-delà de la célébration de l’élection de leur présidente, Sarah Kala Lobe Kuta, comme trésorière de la fédération internationale (Fiapa), la Mutuelle des personnes âgées du Cameroun (Mupac), a profité de l’échange avec la presse pour dire son mécontentement.
L’année dernière, la Fiapa a retenu trois pays en voie de développement (l’Argentine, le Sénégal et le Cameroun) avec lesquels la Mutuelle agricole de France (Maf) doit signer des conventions qui lui permettraient de s’investir dans la sécurité sociale et sanitaire des populations et particulièrement des personnes âgées. «Les deux autres pays ont déjà signé la convention et jouissent déjà des retombées pendant qu’au Cameroun, malgré toutes les démarches entreprises auprès du gouvernement, le projet est aux oubliettes. Et pour cause, les ministères des Affaires sociales, de l’Agriculture, et du Travail et de la sécurité sociale, se battent pour contrôler le projet, estimant chacun en être la tutelle. Conséquence, l’invitation qu’attend le directeur général de la Mutuelle agricole de France pour être reçu par le chef du gouvernement n’a jamais été adressée», affirme Mme Sarah Kala Lobe Kutta, la présidente de la Mupac et trésorière générale de la Fiapa.
Des récriminations comme celles-là, les personnes âgées, membres de la Mupac en ont égrené tout un chapelet à l’occasion de la conférence de presse donnée mercredi 10 septembre à leur siège à l’école privée laïque « Le Petit Monde » de New-Déido à Douala. Les personnes âgées se plaignent entre autres de ce que les pensions retraite, les allocations et les rentes du troisième trimestre que certains d’entre eux touchent curieusement, n’ont pas bénéficié de l’augmentation de 15% décidée par le chef de l’Etat pour les salaires du personnel civil et militaire. Mais aussi du fait qu’au ministère des Affaires sociales, il n’y a aucun service chargé des personnes âgées. C’est à la sous-direction des personnes handicapées qu’on les envoie « paître ».
Motivations
La présidente Sarah Kala Lobe Kutta en profite pour dire son étonnement de ce que cette discrimination vienne des leurs, les vieillards qui gouvernement le Cameroun. « Je suis étonnée que ce sont les personnes de plus de 50 ans qui ont la charge de diriger ce pays qui ne font rien pour répondre à l’appel et aux attentes des personnes âgées ». Pour seule explication, la présidente de la Mupac affirme : « C’est parce qu’ils ne connaissent pas les difficultés qui sont les nôtres, étant donné qu’ils vivent loin de la souffrance de leurs parents ou du fait que leurs parents sont déjà morts ». Occasion pour elle pour renouveler l’invite faite lors du congrès mondial des personnes âgées qu’a abrité le Cameroun en 2007. «Je demande au président de la République et aux membres du gouvernement de prendre leur carte de membres à la Mupac».
Toutefois, la Mupac a de quoi se réjouir. En ce moment, avec l’aide de la Fiapa, elle est engagée dans la recherche des fonds pour la construction d’un centre d’accueil et des soins à Bonabéri. En outre, depuis le 2 juin 2008, lors de l’assemblée générale élective tenue à Montéré au Mexique, la présidente de la Mupac, Sarah Kala Lobe Kutta a été plébiscitée à l’élection du poste de trésorière générale devant un Belge. «Cela témoigne de la place qu’occupe la femme africaine qui n’est pas seulement confinée à la cuisine comme on le fait croire en Europe», souligne-t-elle. A ce titre, elle est en partance pour Budapest en Hongrie pour une autre session de l’assemblée générale de la Fiapa qui compte plus de 67 pays membres dans les cinq continents. Le Cameroun, par la voix du gouvernement, saura-t-il entendre l’oreille au cri lancé par les personne âgées ?
mboasawa
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