Industries extractives : Le Cameroun veut être plus transparent



En plus du pétrole, les chiffres d'exploitation du gaz et des minerais seront désormais publiés.
Brice R. Mbodiam.

Depuis avril 2005, date de l'adhésion du Cameroun à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Eiti), le gouvernement a publié deux rapports sur les volumes de production du pétrole, ainsi que les retombées financières de l'activité pétrolière du pays. Le premier rapport se rapportant à la période 2001-2004 a été rendu public le 28 mars 2006, tandis que celui concernant l'année 2005 a été publié le 30 mars 2007 par le consortium Mazars/Hart Group, structure qui travaille actuellement, apprend-on, sur les statistiques de la période 2006-2008. Mais malgré ces efforts, le Cameroun, comme les 22 autres pays qui ont jusqu'ici adhéré à l'Eiti, est toujours considéré comme "pays candidat".

Afin d'être parmi les premiers "pays conformes" [aucun pays n'a encore ce statut] à l'horizon 2010, le comité national Eiti a clôturé le 23 septembre dernier à Yaoundé, deux journées de réflexion sur la mise en œuvre de l'Eiti au Cameroun. Objectif : évaluer le chemin parcouru et relever les aspects nécessitant davantage d'améliorations. Au cours des discussions qui ont regroupé à la fois les représentants du gouvernement, des parlementaires, du secteur privé, de la société civile, de la Banque mondiale et le directeur régional pour l'Afrique francophone du comité international de l'Eiti, il a été relevé, entre autres faiblesses du Cameroun, la divulgation approximative des différents rapports jusqu'ici produits par le Cameroun.

A cet écueil qui a déjà trouvé un début de solution avec, d'une part, l'adoption le 9 octobre 2007 d'une stratégie de communication par le comité national Eiti et, d'autre part, l'opérationnalisation annoncée du site web du comité ; il faut ajouter la nécessité de diversifier les sources de financements du comité national, l'impératif du renforcement plus accru des capacités des membres dudit comité, et le desserrement de l'étau du silence absolu autour du conciliateur des différents chiffres fournis par les services financiers du gouvernement, la société nationale des hydrocarbures (Snh), et les sociétés exploitants le pétrole camerounais.

Aussi, dans leurs recommandations, les participants conseillent-ils de laisser au conciliateur la possibilité de faire des commentaires sur les faiblesses observées pendant son travail et même de proposer quelques solutions pour y remédier. Autre recommandation importante : le rapport Eiti du Cameroun ne doit plus s'intéresser uniquement au pétrole, mais s'étendre aux secteurs gazier et minier. A en croire Alfred Bagueka Assobo, coordonnateur national du comité national Eiti que préside le ministre des Finances, Essimi Menyé, toutes ces propositions doivent être entérinées au cours d'une réunion du comité annoncée pour le jeudi 3 août prochain à Yaoundé, afin d'être intégrées dans le prochain rapport.

mboasawa

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