Brian Rich devrait rencontrer les dirigeants du Snee ce matin à Douala après l'échec des négociations de septembre.
Jean Baptiste Ketchateng
Ce matin à 9h, le nouveau directeur général d'Aes-Sonel devrait recevoir les dirigeants du principal syndicat de l'entreprise, le Syndicat national de l'énergie électrique (Snee). C'est, du point de vue du président du Snee Julien Fouman, une réunion inédite, entre le patron de cette importante entreprise et les organisations des travailleurs. L'ancien directeur général, Jean David Bile, n'aurait jamais accepté une telle rencontre, a déclaré M. Fouman à Mutations. Mais il faut penser que le blocage des négociations entamées depuis un mois n'est pas étranger à cette détente, bien que Aes-Sonel n'a pas pu confirmer à Mutations les motivations de Brian Rich, le nouveau patron des électriciens.Le bilan du mois de négociation entre le Syndicat national de l'énergie électrique (Snee), sous les auspices de la délégation provinciale du Travail du Littoral, avec l'employeur Aes-Sonel, n'est pas positif en effet, quand on écoute Julien Fouman, le président du Snee. " La situation des releveurs est très explosive et préoccupante ", déclare M. Fouman.
En fait, après la grève des releveurs de Aes-Sonel en août dernier, le ministre du Travail Robert Nkili avait ordonné le 28 août une reprise des négociations entre les parties. Leur clôture devait impérativement avoir lieu dans un mois.
Mardi la dernière réunion entre les travailleurs, leur employeur et l'administration n'a pas débouché sur une décision de conciliation cependant. " C'était la deuxième réunion, après celle du 23 septembre et qui avait échoué parce que deux membres du syndicat majoritaire (Snee) n'étaient pas représentés. La réunion de mardi était la dernière chance mais les discussions ont achoppé sur le mandat du comité ad hoc. Les syndicats voulaient discuter de la situation des martyrs syndicaux (les employés licenciés du fait de leurs activités syndicales, du point de vue du Snee) et celle des releveurs ", explique Julien Fouman qui ajoute que l'administration du Travail ne reconnaissait point ce mandat-là à la commission tripartite de négociation.
Pourtant, le ministre du Travail et celui de l'Eau et de l'énergie, s'étaient spécialement chargés d'examiner la situation des releveurs notamment. Ces derniers, n'étant pas reconnus par l'employeur comme personnel de l'entreprise mais plutôt comme travailleurs temporaires, s'étaient mis en grève en fin août. Pourquoi donc les syndicats se sont obligés à discuter de cette question au point que les négociations soient bloquées malgré l'échéance de la date butoir ? " Nous avons simplement demandé qu'on nous prouve que les ministres ont discuté de la situation par un rapport. On aurait alors renoncé à en parler ", répond Julien Fouman. Ce qui n'aura pas été fait.
D'ailleurs, selon le président du Snee, il faut considérer que l'arbitrage du gouvernement a échoué : " Aes-Sonel a refusé de laisser les releveurs travailler en attendant que les ministres se prononcent. C'est pourtant ce que le ministre du Travail avait ordonné. Le comité ministériel qui devait se charger des questions comme celle-là n'a fait aucune audition, ni confrontation. " A l'avenir, le syndicat de la majorité des travailleurs d'Aes-Sonel prévoit de reprendre les chemins de la grève ou d'une action judiciaire dès lors que les négociations qui devraient lui permettre d'exposer ses points de vue à la nouvelle direction générale échoueraient.