Le candidat camerounais a été puni pour la qualité de la police camerounaise qu’il dirige.
En fin de semaine dernière, le délégué général à la Sûreté nationale et la délégation qu’il conduisait aux travaux de la 68e assemblée générale de l’Organisation internationale de la police criminelle Oipc Interpol qui s’est tenue à Saint-Pétersbourg en Russie, ont regagné le Cameroun très discrètement. Edgar Alain Mebe Ngo’o et les siens sont rentrés pratiquement la queue entre les jambes, après le camouflet subi en Russie au cours de l’élection du vice président de l’Oipc Interpol dont il était candidat. Le Dgsn du Cameroun a été laminé au cours de cette élection par le candidat marocain, Mustapha Mouzouni, directeur général de la sûreté du Maroc. Sur les 187 pays votants, le candidat camerounais n’a totalisé qu’une cinquantaine de voix par rapport à son concurrent déclaré vainqueur. Ce dernier sera ainsi pendant les quatre prochaines années, l’adjoint de Boon Hui Khoo, de nationalité singapourienne, nouveau président de l’Oipc Interpol.
Pourtant, avant la tenue de cette assemblée générale de l’Oipc, le camp camerounais, et principalement Mebe Ngo’o et ses proches, apparaissaient confiants. Une attitude qui avait quelques mois avant amené les hautes autorités camerounaises dont le président de la République en personne à apporter leur soutien au chef de la police camerounaise. On parle ainsi d’une importante aide financière accordée à Edgar Alain Mebe Ngo’o qui avait alors entrepris une tournée internationale pour convaincre ses pairs africains de lui accorder leurs suffrages. Après la tenue à Yaoundé de la réunion des chefs de police de l’Afrique centrale, on l’a vu aller battre campagne à Libreville, puis à Brazzaville, Ndjamena et Bangui. Ces mêmes pays d’Afrique centrale ont pris le relais de cette campagne, par solidarité sous-régionale.
Si l’on peut accuser à tort ou à raison la diplomatie camerounaise dont on connaît le caractère discret et le manque de pugnacité, d’être quelque peu à l’origine de cet échec, la plupart des observateurs avertis du secteur de la police internationale s’accordent à dire que les critères de jugements qui déterminent l’accord des suffrages des votants auraient plombé la candidature camerounaise. Un commissaire divisionnaire aujourd’hui à la retraite explique : “ Le caractère citoyen des services de police dans un pays est déterminent dans le choix d’un haut responsable de l’Oipc Interpol. On admettrait difficilement à un tel poste la candidature d’un responsable de police d’un pays fortement corrompu et dont la gouvernance est boiteuse ”. Et de poursuivre : “ Il ne se passe un jour au Cameroun sans qu’on ne parle d’exactions policières. Les suspensions et autres sanctions qui sont infligées aux fonctionnaires de police véreux ne sont pas toujours à la mesure du pourrissement de ce corps. Alors lorsqu’on a l’ambition de vouloir aller conquérir un poste aussi important que celui de vice président de l’Organisation internationale de la police criminelle, en cette époque d’Internet où l’on suit tout ce qui se passe dans les différents pays membres, il faut faire très attention ”.
L’image de la police a suffisamment été ternie ces dernières années par des égarements de policiers véreux.
mboasawa
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