Une Camerounaise priée de vivre en France

Menacée d'expulsion, Victorine Dikobo restera finalement dans l'Hexagone. Ainsi en a décidé le ministre en charge des questions d’Immigration, Brice Hortefeux.

“ Victorine Dikobo doit rester en France. ” L'ordre est venu du ministre de l'Immigration lui-même, Brice Hortefeux, après avoir pris connaissance du dossier. Mardi 18 novembre, l'affaire a fait grand bruit et ému une partie de la France. Victorine Dikobo, une mère camerounaise arrivée en France il y a sept ans, a eu un enfant avec un compagnon français, voici quatre ans. Victorine est alors régularisée. Mais, trois mois seulement après sa naissance, le bébé qui portait le prénom de Victor décède. La jeune mère reçoit de la préfecture des Hauts-de-Seine (92), un avis d'expulsion motivé par le fait que le bébé est décédé et donc la mère camerounaise n'a plus à rester sur le territoire français.
“ C'est comme si on me défendait de le voir, car c'est ici qu'il est inhumé. Si je pars maintenant, je le perds. On est en train de me prendre Victor. Je ressens vraiment la haine, c'est tellement injuste et inhumain... ”, confiait alors Victorine sur les antennes de RTL (Radio télévision Luxembourg). A l'hôpital Cochin, où Victor avait été admis avant de rendre l'âme, on ne dit pas autre chose: “ L'expulser aurait des conséquences psychologiques désastreuses en niant l'existence de son fils. ”
Au Réseau éducation sans frontières, qui a toujours soutenu Victorine Dikobo, on dénonce la politique du chiffre. “ Vous voyez à quoi ça conduit le fait de vouloir absolument faire du chiffre ? On ne tient plus compte des situations humaines particulières ”, martèle Armelle, gardien du Réseau éducation sans frontières, une structure qui défend les sans papiers. Dans un premier temps, le ministre de l'Immigration avait refusé de se prononcer sur le cas de Victorine Dikobo, estimant qu'il n'avait pas encore été saisi du dossier. Puis, une fois qu'il en a pris connaissance, Brice Hortefeux a ordonné que Victorine Dikobo reste en France pour continuer à y vivre.
 

Par Jean-Célestin EDJANGUE à Paris

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