Ils étaient absents de leurs postes de garde la nuit du vol.
"Présomption de vol aggravé". C'est pour ce motif que trois inspecteurs de police ont été arrêtés et placés en garde à vue à la Direction de la police judiciaire à Yaoundé depuis lundi, 1er décembre dernier. Il s'agit d'Etémé Eyébé, Pascal Samba et Frédéric Etoundi qui étaient tous de garde à la délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn) dans la nuit de jeudi 27 au vendredi 28 novembre 2008. Mais les trois policiers étaient absents de leurs postes la nuit au cours de laquelle le cambriolage a eu lieu.
L'interpellation de ces policiers a fait suite à une réunion de crise tenue samedi le 29 novembre à la délégation générale à la Sûreté nationale et à laquelle étaient conviés la quasi-totalité des directeurs de l'administration centrale de la Sûreté nationale. Le Jour a appris que dans la foulée de l'arrestation des trois inspecteurs de police, leurs domiciles ont été perquisitionnés. Depuis lors, leurs auditions se poursuivent à la sous-direction des Enquêtes criminelles de la Dpj, où se poursuit l'enquête judiciaire annoncée par le patron de la police.
Une enquête judiciaire qui se fait parallèlement à une enquête administrative, dont les premiers effets sont les décrets du chef de l'Etat signés vendredi dernier et portant suspension des trois policiers pour une durée de trois mois. D'après nos sources, avant cette sanction administrative, le directeur de la Sécurité publique leur a servi des demandes d'explication. Les policiers ainsi sanctionnés étaient affectés au service de la protection. Un service considéré comme peu "rentable" par les policiers.
Le Jour a appris que la nuit du cambriolage, huit policiers de ce service étaient de garde. Deux parmi eux ont effectivement pris le service. Trois absences ont été enregistrées (celles des inspecteurs arrêtés) tandis que trois autres étaient permissionnaires. Ils sont en stage au Centre d'instruction et d'application de la police (Ciap) à Mutengene. Quant aux hauts gradés de la police, sensés assurer la permanence spéciale et dont l'absence a aussi été notée cette nuit-là, ils ont, pour l'instant, reçu des demandes d'explication. Au stade actuel des investigations, ils n'auraient pas encore été inquiétés par l'enquête judiciaire qui suit son cours.
Le bilan du cambriolage dressé lundi dernier dans un communiqué de presse par le secrétaire général de la Dgsn, Victor Ndocki, faisait état de la disparition d'un pistolet automatique, de bureaux saccagés (coordination du système Senac, sous-direction des Affaires financières, service des caisses, service de la comptabilité-matières, division spéciale de contrôle de services, service des interventions de la Direction de la police des frontières) et de bris de persiennes de certaines fenêtres. Ce cambriolage s'était déroulé alors que le délégué général à la Sûreté nationale, Edgar Alain Mebè Ngo'o, se trouvait en mission à l'étranger.
Claude Tadjon