Immigration clandestine : Fonkam Azu'u au centre d'une filière


Quatre jeunes Camerounais interpellés à l'aéroport de Nsimalen en partance pour les Etats-Unis dénoncent le président de Elecam.

L'ambiance de fête qui règne à l'Assemblée nationale depuis la nomination, le 30 décembre 2008, du secrétaire général adjoint de la représentation nationale, Fonkam Samuel Azu'u aux charges de président du Conseil électoral de Elections Cameroon (Elecam), a été perturbée hier, 07 janvier 2009, par une clameur de désolation. En effet, d'après des sources proches du Palais de Verre, une équipe de la police judiciaire conduite par le commissaire de l'aéroport de Yaoundé a finalement effectué la descente au secrétariat général de l'institution dans l'optique de vérifier l'authenticité de documents retrouvés sur quatre jeunes gens à l'aéroport international de Yaoundé le 26 décembre 2008. Une descente prévue depuis la semaine dernière et présentée comme une enquête de routine, et qui s'est complexifiée par le fait que le principal intéressé, Fomkam Samuel Azu'u a été nommé président de Elecam le jour où il aurait dû recevoir les enquêteurs. Il a donc fallu attendre que les festivités passent, avant de reprendre le travail…

Gana Franline Ndaga, Cyril Kpuye, Jc Akina, Dominic Nkongho Ewang étaient sur le point de quitter le Cameroun à bord d'un vol de la compagnie Royal Air Maroc, pour se rendre aux Etats-Unis pour des raisons académiques, soutiennent-ils depuis le début de leur garde à vue. Selon une source policière, le passage hier, à Ngoa Ekellé visait à s'assurer que les papiers à en-têtes, la signature et d'autres paraphes de M. Fonkam, étaient exacts. Aux termes de l'expédition, une indiscrétion de la même source confirmée par des confidences de députés qui ont vécu la scène, a permis d'établir "une parfaite confrontation des éléments". Toujours est-il que d’après des indiscrétions, l’équipe de la police a été reçue par le secrétaire général de l’Assemblée nationale, Louis-Claude Nyassa qui n’a pu, ni infirmer ni confirmer la conformité des ordres de mission. Il a cependant orienté les enquêteurs vers le ministère des Relations extérieures où ils seront ce jeudi. Par ailleurs, la police devra également effectuer des recherches du côté du consulat du Maroc où les candidats à l’exil américain ont également obtenu des visas. Joint au téléphone, M. Fonkam Azu'u a indiqué qu'il n'était au courant de rien, avant de préciser qu'un commissaire l'a appelé pour une affaire "comme ça" et qu'il a demandé "d'aller vérifier à la source, parce que moi je n'ai rien à cacher".

Exploitation
Et de demander, avec un air visiblement étonné: "Comment peut-on signer des documents comme ça pour des gens qui ne travaillent pas chez nous? On a certainement imité ma signature et si c'est moi qui ai signé, on verra", assure Fonkam Samuel Azu'u qui indique cependant qu'il a demandé à la police de vérifier l'information auprès de ses services. D'où la descente d'hier dans les locaux de l'Assemblée nationale. En attendant de boucler "l'exploitation" des quatre jeunes gens qui se trouvent toujours entre les mains de la police, la sérénité est loin d'être revenue au Palais de Verre. Mardi dernier apprend-on, la nouvelle se murmurait déjà lors de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an au président de la Chambre, Djibril Cavaye Yeguié. A l'origine de tout ce remue-ménage, l'interpellation, des quatre jeunes gens au cours des formalités d'embarquement en partance pour les Etats-Unis le 26 décembre 2008.

Sensés être des agents (des secrétaires notamment) de l'Assemblée nationale du Cameroun, ils sont priés de présenter des pièces justificatives. Sans se faire prier, souligne une source, ils brandissent des ordres de missions émanant du Palais de Verre. A la question de savoir s'ils pouvaient présenter davantage de documents professionnels, ils répondront par la négative. C'est alors que l'un d'eux passe aux aveux en révélant que c'est le secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale qui leur a fourni des documents pour les aider, parce qu'ils sont des étudiants désirant poursuivre leurs études au pays de Barack Obama. Plus tard, ils soutiendront que pour l'opération, M. Fonkam Azu'u leur a demandé trois millions de Fcfa à chacun.
Depuis lors, les jeunes gens incriminés séjournent dans les locaux de la police où il se dit qu'il s'agirait d'une filière savamment entretenue. Si pour le moment on ignore les différents maillons de la chaîne, une chose semble constante, les quatre jeunes auraient des attaches avec M. Fonkam Azu'u qu'ils incriminent depuis le début de l'affaire. Le tout nouveau président de Elecam veut cependant garder sa sérénité: "Ce genre de document ne peut pas sortir sans qu'il y ait une souche qui reste au secrétariat ; j'espère que les vérifications seront vite faites".

Léger Ntiga


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