Retirer les précieux sésames ouvrant la voie au concours n’est pas aisé.
Ministère de l’Education de base (Minedub) hier jeudi 08 janvier 2008. Il est un peu plus de onze heures. Le soleil de plomb qui darde ses rayons fait transpirer à grosses gouttes. La grande cour est envahie par une multitude de jeunes en quête de leur diplôme, sésame précieux pour postuler au concours de la police. Agrippés aux barres métalliques de la clôture, ils attendent, stoïques. “ Bon Dieu ! Ça fait des heures que nous sommes là. Qu’attendent ils pour nous libérer? ”, s’interroge un jeune homme.
Impatiente, la cohue a le regard vers l’entrée principale du ministère. Quelques minutes après, six jeunes hommes, paperasse à la main s’approchent du groupuscule. “ Rapprochez vous et écoutez attentivement. Nous n’allons lire vos noms qu’une seule fois. Gare à ceux qui seront distraits. Ce sera pour la prochaine ”, prévient l’un d’eux aux candidats. Commence alors dans les rangs, un remue-ménage infernal. Même les candidats non alignés cherchent par la force, à se frayer un chemin. “ Je vous en prie. Ne me piétinez plus. Je ne suis pas ici pour vous ”, lance suppliante, une jeune candidate. Mais les supplications de cette dernière sonnent dans le vide. Les bousculades persistent. “ Ça, c’est ma place. J’y suis depuis neuf heures ”, revendiquent certains.
Inquiétés par ce mouvement d’humeur, les responsables chargés de la lecture des noms interviennent. “ Du calme ! Ce n’est pas la guerre. Si vous avez déposé vos dossiers depuis plus d’une semaine déjà, n’ayez crainte. Vous serez tous servis. Mais avant toute chose, restez en rang ”, tentent-ils vainement de rassurer. Dans les rangs, les jeunes en ont ras-le-bol. “ C’est ton problème. La même chanson tous les jours ? Nous n’allons pas quand même mourir pour un simple diplôme !”, répondent certains candidats dans la foule. Las d’attendre, d’aucuns qui ont quitté les rangs pour aller “ faire un tour ”, reviennent et se joignent au mouvement. Le ton monte, la tension aussi. “ Ce n’est pas surprenant. C’est le même rituel ici tous les jours. Depuis qu’on a lancé le concours de la police, ces enfants nous font des misères ”, explique un cadre du ministère. Mais pour éviter ce genre d’incident, “ nous allons prendre des mesures afin que l’opération se passe normalement ”, rassure un responsable, sans conviction.
mboasawa
3713 Blog des postes