Victime d’une bousculade à l’Ecole de police, Aristide Kougoum Temafo a été opéré quatre jours après la date prévue. Son tuteur tient à lui faire présenter le concours.
De la gestion d’un call-box à l’uniforme de policier. Le rêve de Aristide Kougoum Temafo s’est transformé en cauchemar. Cette fille âgée de 21 ans est internée depuis plus de dix jours à l’Hôpital central de Yaoundé. Le corps meurtri. Les yeux sanguinolents. Le visage tuméfié. Ses épaules, ses bras et son ventre présentent des plaies béantes et profondes. Le fémur de son pied droit est fracturé. Aristide a été piétinée dans une bousculade le 29 décembre dernier à l’Ecole nationale supérieure de police (Ensp) à Yaoundé. Comme nombre de candidats, elle s’y était rendue pour retirer la fiche de versement des frais de participation au concours d’entrée à la police. Le drame survient lorsque chacun des plus de 800 candidats souhaite résoudre rapidement son problème. « Je suis sortie de la maison à 6h30 mn. Jusqu’à 9 h, je n’avais pas ma fiche. Je me souviens seulement m’être réveillée à l’hôpital vers 13h », raconte Aristide.
Le médecin a recommandé une intervention chirurgicale sur son pied gauche le 3 janvier 2009. Ce sera fait avec quatre jours de retard. Pourtant, le ministre de la Santé publique (Minsanté) et le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn) avaient promis de la prendre en charge financièrement. « Nous nous sommes battus pour trouver de l’argent afin d’acheter certains médicaments qui n’étaient pas disponibles à la pharmacie de l’hôpital central. Et à ce jour, nous sommes à plus de trois cent mille francs de dépenses. On nous a demandé de nous débrouiller, l’administration de l’hôpital a dit qu’il n’y avait pas d’argent en caisse », révèle Daniel Ngoufon, tuteur de la victime. Ce dernier a par la suite engagé des procédures auprès des deux institutions pour rentrer en possession de l’argent.
« Après m’avoir renvoyé de porte en porte à la Dgsn et au Minsanté, on me demande d’attendre. Alors que j’ai fourni toutes les pièces demandées. Je ne comprends pas ce qui se passe », se plaint Daniel Ngoufon, inquiet. Malgré la situation, il compte déposer le dossier de candidature de sa protégée, ex-gérante de call box à Yaoundé. « Puis qu’elle a failli mourir pour cela, elle a décidé de faire ce concours », indique-t-il. D’après le Dr Mokom Ngu, Aristide doit subir une deuxième opération chirurgicale dans six mois. Pour retirer un implant dans sa cuisse. On ne sait pas encore quelles dispositions seront prises pour qu’Aristide et ses camarades de fortune subissent les épreuves prévues au mois mars prochain.
mboasawa
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