Alain Scheir : La France doit aider les invalides camerounais


Le président de l'Association Aide France-Cameroun pour l'insertion des handicapés parle des missions de cette structure.

Comment est née votre l'association ?
L'Afcih a vu le jour en avril 2006 en France, à partir d'un constat fait par la Camerounaise Marine Leclercq, alors stagiaire en formation dans une maison de retraite. Au regard des équipements orthopédiques mis au rebus alors qu'ils étaient encore en bon état, elle s'est dit qu'ils pourraient être plus utiles aux handicapés de son pays. Pendant deux ans, nous avons visité les maisons de retraite, les hôpitaux et les centres de rééducation pour savoir s'ils avaient eux aussi des équipements dont ils ne se servaient plus mais qui pouvaient encore rendre service. C'est ainsi que nous avons pu rassembler une soixantaine de fauteuils roulants. Par la même occasion, nous avons pu recueillir d'autres équipements qui n'étaient pas spécifiques aux besoins des handicapés, mais qui pouvaient être utiles dans le secteur hospitalier tels des tables de kinésithérapie, des lits médicalisés etc.

Comment s'est fait le choix des bénéficiaires qu’on a observés à la remise des équipements ?
Nous nous sommes adressés à l'archidiocèse de Yaoundé qui nous a orientés vers le foyer des aveugles de Nlongkak. Nous savions que les besoins existaient, mais nous ne savions pas à qui confier ces dons. C'est pourquoi nous avons entrepris un premier voyage au Cameroun entre mai et avril dernier pou trouver un partenaire dans la problématique des handicapés, et qui soit capable de prendre en charge la répartition et la distribution auprès des ayants droits.

Quel regard jetez-vous sur la situation des personnes handicapées au Cameroun ?
Malgré les efforts louables du gouvernement camerounais, on voit bien que l'immensité des besoins fait qu'il y aura, pendant des années encore, des personnes handicapées qui resteront sur le bord du chemin et qui n'auront pas d'autres possibilités de se déplacer qu'en se traînant par terre. Je pense que ce n'est que justice que les pays nantis comme la France pensent également aux pays africains, surtout les pays qui ont fait partis de l'empire colonial français.

Peut-on connaître vos projets pour l'avenir ?
Nous avons l'intention de développer notre action au Cameroun. Nous avons donc profité de notre séjour pour prendre d'autres contacts avec diverses associations qui ont manifesté leur souhait de bénéficier des dons de notre action. Actuellement, nous sommes en train de constituer une antenne locale permanente de l'Afcih sur le Cameroun, à Yaoundé précisément. Nous sommes une petite structure, il est évident qu'on ne va pas pouvoir satisfaire tout le monde en si peu de temps, mais disons qu'on va pouvoir programmer cela petit à petit.

Propos recueillis par Patricia Ngo Ngouem


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