Ils sont venus de la Hollande, Londres et des villes du royaume de Belgique pour rendre hommage aux jeunes camerounais massacrés lors des émeutes de février 2008. C'était dans le cadre de la semaine des martyrs organisée par le CODE. Vendredi 27 février dernier, des dizaines de personnes se sont rassemblées à l’Avenue Brugmann 321 à Bruxelles. Les manifestants ont brandi des images atroces des victimes des émeutes de février 2008 au Cameroun. Ils ont également écoutés des discours dans le froid, et ont chanté des chansons patriotiques etc.
Emmanuel Kemta le "mégaphoniste" du jour venu de Londres, a déclaré qu'il est temps "que l’assassinat du peuple innocent et sans arme cesse au Cameroun.".
"Nous nous battons pour la liberté et la survie de notre peuple, tous ce que nous voulons c'est que les jeunes tués lors des récentes émeutes soient réhabilités et que les commanditaires de leur assassinat soit jugés et condamnés par la justice" scandaient les manifestants qui entonnaient en même temps des chansons patriotiques.
Quid, l'ambassade du Cameroun
A peine arrivés sur les lieux de l'activité du jour, les manifestants ont du constater que les locaux abritants les services de l'ambassade du Cameroun étaient fermés pendant que tout le personnel se trouvait à l'intérieure.
"Les bureaux de l’ambassade seront fermés le vendredi 27 février 2009 à partir de 12h. Le service reprendra le lundi 02 mars à 9h" pouvons-nous lire sur une affiche sur la porte d’entrée principale de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles
Tous s’étonnent de ce que ce jour a été le seul choisi pour "fermer les bureaux" alors que Monsieur Evina Abe’e selon les organisateurs avait reçu un avis de la manifestation.
Monsieur Abe’e Evina le nouvel ambassadeur du Cameroun à Bruxelles avait quelques semaines seulement après sa prise de fonction en Belgique tendue sa main à tous les camerounais tout en affirmant que sa porte est ouverte à tous sans discrimination aucune. (Lire à propos ici) . Les manifestants anti Biya viennent ainsi de briser cet élan de solidarité autour d’un homme qui semblait faire l’unanimité en Belgique.
Quelques jours au paravant, le leader du Code avait annoncé dans les colonnes de plusieurs médias camerounais dont la vôtre Camer.be qu'il se déplacerait de Londres pour Bruxelles afin de remettre "personnellement" entre les mains dudit ambassadeur le cercueil prévu pour la circonstance destiné à Paul Biya le président de la république du Cameroun.
Monsieur Evina Abe'e a t-il eu peur des manifestants, ou du cercueil ou de sa personne ? S’interroge Brice Nitcheu le secrétaire exécutif du Code au micro de Camer.be
Et la manifestation en elle-même
Partis à partir de 14h30 de la station métro Louise à Ixelles, les manifestants se sont dirigés en rangs dispersés pour se retrouver devant les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles situés sur l’Avenue Brugmann n°321 à Bruxelles
Selon les organisateurs, la police dans l'autorisation de manifester ayant limité le nombre de manifestants, les seules présences à la manifestation étaient les délégués des associations restreintes membre du Code et quelques amis du Cameroun.
C’est plus précisément à 15h30 que les choses commencent sous le regard vigilant de la police locale venue protéger les manifestants ou les contenir en cas de débordement.
Sous une ambiance sans pareil, les Belges qui n'étaient pas habitués à ce genre de manifestation ont investi l’Avenue Brugmann pour observer et faire des photographies des images atroces des victimes des émeutes de février 2008 au Cameroun.
Les activités du jour prennent une autre dimension quand les manifestants déposent le cercueil pour se livrer aux déclarations. Leurs interventions ont tourné pour l'essentiel sur l'échec du régime Biya au Cameroun, les assassinats divers, le coup d'Etat constitutionnel de Paul Biya etc.
Contrairement aux autres activités de rue organisées par le Code à Bruxelles, la particularité de cette manifestation est qu’elle a connue la participation massive de la genre féminine. En lieu et place des pancartes, les manifestants ont plutôt brandi des images horribles des personnes assassinées lors des émeutes de février 2008 au Cameroun.
Brice Nitcheu le bouillant leader du Code, parti spécialement de Londres pour venir remettre à Bruxelles le fameux cercueil a affirmé revenir dans les jours à venir au cours d’une série de manifestation publique.
La cérémonie devant l'ambassade du Cameroun à Bruxelles s'est achevée à 17 heures par le remise d’un mémorandum à la police suivi de l'hymne national du Cameroun et enfin du déversement des œufs pourris sur la grande porte des locaux abritants les services de ladite ambassade par les manifestants. Les activistes vont se disperser en petits groupes, tous heureux d’avoir bravé les intempéries de la nature tout en écrivant une partie de l’histoire de leur pays à Bruxelles, siège des institutions Européennes.