Opération épervier : Le juge recherche des biens chez Polycarpe Abah Abah

ImageUne perquisition dans des propriétés supposées appartenir à l’ex-Minefi a été conduite jeudi dernier à Zoétélé par M. Batoum

Le juge d’instruction en charge de l’information dans l’affaire Abah Abah a effectué une perquisition dans la localité de Zoétélé le jeudi 16 avril dernier.

Le juge Batoum était à la recherche des biens appartenant à l’ex-Minefi dans le village de Ting, un hameau situé à quatre kilomètres de Meyila, le village de Polycarpe Abah Abah. Dans la suite du juge d’instruction, on notait la présence du substitut du procureur de la République près le parquet de Sangmélima, un greffier, un photographe et huit agents de police affectés à la garde des domiciles du Dgsn à Zoétélé et à Yaoundé.

Arrivés aux environs de 13 heures à bord de deux taxis, ils en sont repartis à 15 heures.  Pendant les deux heures de perquisition, le juge et sa suite ont visité plusieurs propriétés dont  l’appartenance à l’ex-Minefi ne serait pas clairement établie. Il s’agit notamment, a appris Le Jour, d’une huilerie presque à l’abandon et qui  appartiendrait à la société Amoc ; d’une palmeraie de près de 200 ha appartenant à un Gic des villageois ; d’un site abritant  cinq étangs de pisciculture, propriété du ministère de l’Elevage ; d’une ferme avicole destinée à l’élevage des poules et une porcherie comprenant une trentaine de porcs.

Initialement prévue pour quatre jours, indiquent nos sources, la descente sur le terrain n’a duré que quelques heures. Dans la gibecière du juge d’instruction : des photographies des différentes propriétés et des notes prises par le greffier à toutes les étapes.

Des villageois, qui en ont eu pour leur peur à la vue de l’escorte constituée de huit policiers lourdement armés, se sont réfugiés dans la forêt et n’en sont sortis qu’après le départ de l’équipe du juge Batoum pour le centre-ville de Zoétélé. Direction, le centre des impôts de Zoétélé où le juge a voulu s’enquérir des conditions dans lesquelles le personnel du service des impôts était traité, notamment les modalités de perception de leurs primes.

Contacté par un avocat du pool de défense de Polycarpe Abah Abah, Le Jour a appris que cette descente sur le terrain n’a pas respecté les droits des parties dans son exécution. Le conseil de l’ex-Minefi relève que les avocats n’ont pas reçu notification de cette perquisition. « Le juge s’est contenté d’appeler l’un des aînés du pool de défense de Abah Abah pour l’en informer », déplore l’avocat. Après une concertation entre les avocats qui ne s’attendaient pas à cette descente sur le terrain qui, selon eux, relèvent de l’enquête préliminaire, deux membres du collectif assisteront finalement à ces perquisitions.

«Nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui s’est passé jeudi dernier, d’autant plus que la perquisition n’a pas eu lieu dans une propriété appartenant à notre client, de même que les propriétaires des sites perquisitionnés n’ont pas été informés», dénonce l’avocat. Qui dit craindre que de fausses accusations soient portées contre son client, compte tenu des «cabales observées jusqu’ici dans ce dossier».

Il s’agit là, tient à rappeler un conseil de l’ex-Minefi, de la deuxième perquisition dans le village de notre client, à l’issue d’une année d’information judiciaire. Une perquisition, tient-il à déplorer, qui n’est pas sans rappeler plusieurs fouilles dont le lieu de détention de Polycarpe Abah Abah, Kondengui, a été, ces derniers temps, le théâtre.

Evariste Menounga


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