Douala : Les déguerpis du marché central font de la résistance


Ces commerçants continuent de camper sur le site où ils ont été déguerpis, malgré les travaux de réfection de la route qui y ont cours.

Maman Odette ne sait plus à quel saint se vouer, depuis l'arrestation du percepteur du concessionnaire du marché central, Yaouba Sidiki. C'est que, la quinquagénaire a déboursé plus d'un million de francs Cfa pour quitter enfin l'étal qui lui sert de lieu de commerce et aménager dans l'une des 400 boutiques modernes à construire sur le site. Ainsi s'envole le rêve de faire du commerce, à l'abri des intempéries. Cela fait en effet plus d'un an que la vieille dame, comme beaucoup d'autres vendeurs de friperies installés en face de la mosquée du marché central, marchandent à l'ombre des hangars de fortune. Cela fait également plus d'un an que la Communauté Urbaine de Douala (Cud) a procédé à la casse des comptoirs et boutiques des commerçants qui occupaient cet espace du marché central. Ce déguerpissement augurait le début des travaux de réhabilitation des axes routiers qui traversent le marché central.

En initiant la casse des boutiques, la Cud n'avait pas prévu le recasement des déguerpis, apprend-on auprès du président de l'association des "sauveteurs" du marché central, Pierre Benjamin Kendo Djomo. Aussi constate-t-on des étals et des comptoirs installés anarchiquement sur l'axe routier actuellement en chantier, qui fait face à la Mosquée. Ici, les dépôts d'ordures côtoient les étals à même le sol et les comptoirs construits en contre plaqués. Les clients doivent faufiler entre les comptoirs de friperie et les étals de chaussures, pour parvenir à l'autre bout de l'axe routier pourtant en construction. Rien n'est visiblement trop étroit pour faire les affaires. "Comment rester à la maison lorsqu'on a toute une ribambelle d'enfants à élever ", s'interroge Marie kalla, vendeuse de sous vêtements et mère de 7 enfants.

La cohabitation entre les marchands et les ingénieurs des travaux publics se fait sans heurts, à en croire M. Kendo Djomo. " Lorsqu'ils nous demandent de libérer un espace pour besoin de travaux, on le fait sans problème ", assure t-il. Pourtant, les travaux d'aménagement des axes du marché central, tardent visiblement à prendre fin, du fait de la présence des commerçants sur les lieux. Les vendeurs de médicaments du lieu dit gazon continuent ainsi de camper le pourtour du nouveau rond point du marché central. Pourtant eux, bénéficient d'un site de recasement, derrière hôtel Aristha. Dans le cas d'espèce, le nombre limité de comptoirs disponibles est la raison de "l'entêtement " des vendeurs de médicaments de la rue du marché central de Douala.

Monique Ngo Mayag


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