Des Camerounais réagissent aux nouveaux accords signés avec la France

Ce que les accords prévoient

Immigration : 66 métiers ouverts aux Camerounais en France 

Ils se situent dans les secteurs du bâtiment, de l’hôtellerie, de la mécanique…

ImageLa France se propose d’apporter une aide au retour des Camerounais qui se trouvent en situation irrégulière sur son territoire. Cette disposition figure dans l’accord relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au développement solidaire signé le 21 mai dernier par le délégué général à la Sûreté nationale, Edgard Alain Mebe Ngo’o et le ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, Eric Besson.

Cet accord vise globalement à lutter contre l’immigration clandestine. D’après un communiqué du ministère français de l’Immigration, «cet accord permet aux étudiants camerounais titulaires d’une licence professionnelle ou d’un master de séjourner 18 mois sur le sol français pour une première expérience professionnelle. Il favorise également une immigration professionnelle par le biais d’un programme d’échange de jeunes actifs (18-35 ans), de l’octroi de 150 cartes compétences et talents et de l’ouverture aux ressortissants camerounais de 66 métiers en « tension » en France (bâtiment, mécanique, hôtellerie,…)»
La France s’engage à apporter une dotation de 12 millions d’euros pour des subventions à des projets portés prioritairement par les migrants camerounais résidant en France en faveur du développement du Cameroun. Cette dotation, sur cinq ans, concerne quatre secteurs, à savoir la formation professionnelle, le soutien aux activités productives locales, la santé, ainsi que l’énergie et développement durable.
D’autres appuis financiers, promis par la France, devront être affectés à la réhabilitation de l’état-civil au Cameroun (1 880 000 euros sur 5 ans) et à l’action de la police aux frontières des aéroports internationaux du Cameroun (50 000 euros).

 

Santé : 23 milliards de Fcfa pour la mère et l’enfant

Ces ressources sont issues du contrat de désendettement et de développement.

En 2013, soit dans quatre ans, 330 000 accouchements sur les 800 000 pratiqués annuellement au Cameroun seront pris en charge. C’est l’une des conséquences de la convention de financement dans le cadre du volet santé du contrat de désendettement et de développement (C2D), signé jeudi dernier à Yaoundé par le Cameroun et la France. Côté camerounais, le document a été paraphé par Louis-Paul Motazé, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et, côté français, par Alain Joyandet, secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie.
La convention concerne l’affectation d’un montant de 23 milliards de Fcfa en faveur du secteur de la santé. Il s’agit d’une seconde affectation de ces ressources issues du contrat de désendettement et de développement (C2D), dont le montant total, pour le volet santé, est de 59 milliards de Fcfa. Selon le communiqué de presse produit par l’ambassade de France au Cameroun à la suite de la signature de cet accord, «l’objectif de ce financement est d’améliorer la santé maternelle et infantile au Cameroun».
Ce programme est en fait financé conjointement par la France et l’Allemagne. Il a deux grandes priorités. La première est la création de fonds régionaux assurant «la prise en charge forfaitaire des examens prénataux, de l’accouchement – y compris ses éventuelles complications – et des examens et vaccins pour les enfants de moins de un an». L’autre priorité du programme est «la réhabilitation et l’équipement de 20 hôpitaux de district et de 200 centres de santé intégrés, en ciblant les filières de santé de la reproduction et des soins infantiles», selon le communiqué de  l’ambassade de France au Cameroun.

 

Défense : Pas d’intervention de la France en cas d’attaque du Cameroun

Les accords révisés avaient été signés en 1974.

L’armée française n’aura plus à intervenir en cas d’attaque du Cameroun. Cette disposition que prévoyaient les accords de défense signés en 1974 entre le Cameroun et la France n’existe plus. C’est la conséquence de la signature, jeudi dernier, d’un accord instituant un partenariat de défense entre le Cameroun et la France.
Le nouvel accord couvre principalement le domaine de la coopération militaire technique. «Le nouveau texte envisage le partage d’informations en vue de la sécurité nationale et régionale et la possibilité de conduire des activités bilatérales, par exemple, sous forme d’exercices», précise un communiqué de l’ambassade de France au Cameroun.
Selon François Fillon, le Premier ministre français, présent à Yaoundé lors de la signature de l’accord, il s’agit de faire évoluer la relation de la France avec l’Afrique en matière de sécurité. On se rappelle que la révision des accords de défense avait été annoncée par le président Nicolas Sarkozy au Cap en Afrique du Sud le 28 février 2008.
 «On essaie de sortir d'une relation paternaliste pour entrer dans un partenariat stratégique», a déclaré  le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet. En dehors du Cameroun, la France a des accords de défense avec le Sénégal, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, les Comores, Djibouti et la République centrafricaine. «Il faut les adapter aux défis d’aujourd’hui et à notre nouvel état d’esprit commun», a dit François Fillon. Le Cameroun est le deuxième pays, après le Togo (il y a deux mois) à signer les nouveaux accords de défense avec la France. Le Cameroun que le Pm français à présenter comme «le premier pays de coopération militaire [de la France] sur le plan militaire, sur le plan financier comme en nombre d’hommes». La Centrafrique et les Comores suivront.




Jules Romuald Nkonlak

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