Le rond point de la poste centrale et le Palais des Sports ont souffert de la pluie qui s'est abattue sur la capitale hier.

On pensait le cauchemar terminé! Malheureusement, aux premières heures de la journée d'hier, lundi 25 mai 2009 en début de journée les automobilistes de la ville de Yaoundé ont vite fait de déchanter: le Mfoundi est sorti de son lit pour occuper les rues. Interrompant ainsi la circulation ici et là et suscitant les inquiétudes des autorités à d'autres endroits encore. C'est ainsi que jusqu'en mi-journée, la rue qui relie le rond point de la Poste centrale au marché du Mfoundi était sous les eaux. Ce qui a grandement ralenti la circulation au centre-ville.

Ce malgré l'intervention des éléments du commissariat du premier arrondissement de Yaoundé qui, tant bien que mal, ont essayé d'y réguler la circulation alors que plusieurs véhicules en panne étaient garés sur le côté, capots ouverts. Alors que l'on en était encore à spéculer sur cette énième inondation à la poste centrale, le carrefour Warda était également sous les eaux entre 8h30 et 11h ; A ce moment-là, il était quasi impossible pour les véhicules de traverser devant le Palais des Sports. Les courageux piétons qui s'y sont engagés avaient de l'eau jusqu'aux hanches. Etouffé par les ordures ménagères et d'autres immondices, le cours d'eau Ekozoa a dû chercher des voies de contournement. Sur sa trajectoire ; le Palais des Sports.

Inquiétudes
Les traces de boue et les nombreux déchets drainés par les eaux sont là pour témoigner de l'ampleur de l'inondation. En effet, lesdits déchets sont visibles dans les rigoles pourtant aménagées en bordure de la chaussée et sur le terrain d'entraînement du Palais des Sports. Ce qui fait craindre le pire pour ce joyau architectural qui attend toujours d'être inauguré et exploité. Et l'inondation d'hier a remis au goût du jour l'urgence de la réalisation des travaux incombant à la partie camerounaise. Coïncidence ou accord? Des responsables du ministère des Sports et de l'Education physique et ceux de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) se sont retrouvés hier en mi-journée sur les lieux de l'inondation. Des échanges d'hier, il ressort qu'il faut "dégriller" en urgence la bouche de l'Ekozoa afin que les eaux puissent librement circuler. Il est aussi question d'aménager le canal de l'Abierge, lui-même enterré par les immondices et la terre. Approchés par la partie camerounaise pour la réalisation de ces travaux, les Chinois ont répondu par la négative dans ce sens que lesdits "travaux ne rentrent pas dans leur cahier de charges". Celui-ci, comme mentionné plus haut, ne prévoit que l'aménagement des cours d'eau à l'intérieur du Palais des Sports.

Au délégué du gouvernement de la Cuy, Gilbert Tsimi Evouna, un ingénieur civil rencontré sur les lieux fait savoir que les inondations comme celles d'hier laissent peser des menaces sur l'infrastructure. C'est pourquoi il urge que la Cuy aménage rapidement les alentours du Palais des Sports. Ou tout au moins, qu'ils curent les canaux de l'Ekozoa et de l'Abierge. Pourtant, au journaliste de Mutations, l'expert se rétracte : "les inondations ne peuvent pas menacer la structure qui est fondée à certains endroits à plus de 20 mètres", dit-il sereinement. Il n'en demeure pas moins que pour les techniciens de la Cuy et le délégué avec, les travaux à l'intérieur du Palais des sports devraient être minutieusement réalisés. Car la position de l'édifice avec l'Abierge est telle même si la structure du palais des Sports n'est pas menacée, à la moindre grande pluie, les eaux viendront reposer sur le terrain d'entraînement. Ce qui causera de nombreux désagréments aux organisateurs et aux équipes s'il s'y déroule une compétition.

Bertille Missi Bikoun