Port en eaux profondes : Quatre entreprises à pied d’œuvre à Kribi


Avant le démarrage des travaux en mars 2010, Geofor, Fibro, Sogrea et Royal Astoning ont entamé des études techniques sur le site.

Jusqu’ici virtuel, le projet de construction du port en eaux profondes de Kribi prend progressivement corps. En plus des travaux de bornage du site débuté le 9 mars dernier, et qui ont repris hier le 15 octobre dernier sous la supervision du préfet du département de l’Océan, le ministre de l’Economie, Louis Paul Motazé, par ailleurs président du comité de pilotage du projet, a signé il y a quelques semaines des «ordres de services» à quatre entreprises devant effectués des travaux préalables sur le site de construction. Avant la pose de la première pierre de ce chantier qui devra intervenir, selon le chronogramme arrêté par le comité, au mois de mars 2010.

«Ce jour est important parce que nous commençons un certain nombre de choses concrètes, qui indiquent que le port va effectivement se construire bientôt», s’est satisfait le ministre de l’Economie mercredi, 14 octobre 2009 à Kribi, au sortir d’une réunion d’information avec les populations de Kribi, laquelle rencontre a été ponctuée par une séance de travail avec les responsables des entreprises sus mentionnées, et dont des équipes se trouvent déjà sur place à Kribi. Il s’agit notamment de la société Fibro, dont l’un des bateaux est amarré à Kribi depuis plusieurs jours.
Ce bâtiment, explique un des responsables, est chargé d’effectuer «des investigations maritimes pour la ’’bâteaumétrie’’ dès la fin de cette semaine, sur la partie maritime du port». Il s’agit concrètement, apprend-on, de mesurer pendant huit semaines, la profondeur des eaux sur toute la partie maritime du futur port, afin de savoir avec précision où les différents bateaux pourront accoster, en fonction de leur gabarit.

Lom Pangar
Dans le même temps, la société Geofor va s’employer à faire des études géotechniques sur la partie terrestre du futur port, en effectuant des prélèvements pour l’analyse des sols. Pendant que la société Royal Astoning procèdera à des études environnementales et va se charger de proposer au comité de pilotage un plan de relocalisation des populations à déguerpir sur le site ; Sogrea, elle, va étudier les mouvements des vagues et des courants d’eau pour prévenir la stabilité de l’infrastructure.
«Ces études vont permettre d’adapter les plans des différentes structures du port», précise un expert qui a été présenté comme étant «le représentant de l’ingénieur conseil». Ce dernier affirme que ces études sont capitales dans la mesure où «les volumes de trafic prévisionnels initiaux sur ce port sont largement dépassées», au regard des différents ajustements apportés au projet initial.

En effet, le port en eaux profondes de Kribi va abriter quatre terminaux, dont un terminal à conteneurs d’une capacité de 350 à 400.000 conteneurs, un terminal aluminium, un terminal hydrocarbures, un terminal fer et d’un terminal polyvalent, chacun d’une capacité estimée à 2 voire 3 millions de tonnes. A en croire les responsables du projet, ce port général pourra accueillir des navires de 100.000 tonnes, avec un tirant d’eau (profondeur navigable du navire) de 16 mètres, contre 7 mètres pour le port de Douala qui ne peut de ce fait pas accueillir de gros navires. Il est également prévu dans ce complexe portuaire la construction d’un «appontement fer pour l’exportation du minerai de fer». Ici, pourront entrer des navires d’une capacité de 250.000 tonnes avec un tirant d’eau de 22 mètres.

Au demeurant, bien que les travaux de construction de cette infrastructure (le plus gigantesque projet du pays derrière le pipeline selon Louis Paul Motazé) prennent progressivement corps ; il n’en demeure pas moins que l’optimisation de l’exploitation du port en eaux profondes de Kribi dépend du démarrage de nombre d’autres projets structurants en cours dans le pays. En effet, dans un mémo des responsables du projet dont Mutations a obtenu copie, il est indiqué que «la mise à disposition de certains trafics spécialisés (aluminium et fer) reste tributaire des projets auxquels ces activités sont liées».

Il s’agit, énumère le mémo, de la réalisation du barrage de Lom Pangar, qui est indispensable au triplement de la production d’Alucam (de 90 à 300.000 tonnes). «Pour le fer, la signature de la convention minière constitue un élément critique de blocage», souligne le mémo. Lequel explique par ailleurs qu’il s’agit de «projets intégrés pour lesquels le port en eaux profondes de Kribi [qui pourra accueillir son premier bateau en 2013, selon le chronogramme des travaux] n’est que l’un des principaux maillons».

Brice R. Mbodiam


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