En désaccord avec le Mincommerce, certains libraires refusent de vendre des livres inscrits au programme.
Des milliers d'élèves renouent ce jour avec le chemin de l'école mais tous n'auront pas leurs fournitures scolaires dans le sac. « Le plus urgent était d'abord de trouver une place dans une école où pouvoir inscrire les enfants », ont confié certains parents approchés. Les inscriptions dans les établissements maternels, primaires et secondaires de la capitale nécessitent généralement une importante somme d'argent. C'est la raison pour laquelle les parents jugent opportun de finir d'abord avec les inscriptions et s'occuper plus tard des fournitures scolaires des enfants.
Les librairies ont connu moins d'ambiance en ce moment où la rentrée scolaire bat son plein dans les marchés de Yaoundé.
A la librairie la Bourse du livre du marché central, c'est la désolation pour le propriétaire. «J'ai approvisionné ma librairie, les livres sont encore dans les cartons, il est inutile de les faire sortir, les clients ne viennent pas. J'ai d'ailleurs peur de faire faillite », affirme ce dernier. Dans cette librairie, un seul échantillon des livres scolaires au programme est exposé dans les rayons pour «éviter d'éventuelles détériorations». Le propriétaire dit avoir « tous les livres au programme », ce sont les parents qui se font encore attendre. Du côté de la Librairie Lipamave, « les parents viennent juste prendre les prix des livres et repartent sans acheter un seul, ils disent qu'ils vont revenir plus tard », confie Milly employé de la maison. C'est la même ambiance timide à Bilingual bookshop où les « clients viennent au compte-gouttes et n'achètent pas grand-chose », laisse entendre un gérant des lieux.
Désaccords
«Les prix des livres sont relativement bas, les parents ne doivent pas prendre pour prétexte qu'ils sont chers », laisse entendre le gérant de la librairie la Bourse du livre. Delphine Loko parent de trois élèves, trouve que c'est le contraire, «les librairies ont des prix exorbitants, le poteau fait l'affaire».Une confirmation qu'apporte Hubert Digou vendeur de livres scolaires au poteau au marché Mokolo à Yaoundé, « les parents préfèrent s'approvisionner au poteau, ici ils peuvent vendre leurs livres ou les changer avec d'autres », fait-il savoir.
Les agents du ministère du Commerce effectuent des descentes dans des librairies pour contrôler si les prix sont conformes aux prescriptions, une chose qui ne fait pas l'unanimité chez les libraires. « D'un commun accord avec le Mincommerce nous avons fixé les prix de certains livres, à présent c'est un autre prix qu'il nous impose, c'est injuste », déplore un libraire. Certains librairies ont d'ailleurs choisi ne pas vendre les livres de marque Cambridge et les futurs citoyens, pourtant au programme dans les classes du primaire et du secondaire. La raison avancée par ces derniers, « les prix fixés par le ministère du Commerce ne permet pas de faire des bénéfices dans les ventes ».
Nicolas Vounsia (Stagiaire)