260 millions Fcfa d’arriérés de bourse

Camerounais de Chine. Une association d’étudiants accuse le ministère de l’Enseignement supérieur de peu d’intérêt et annonce une grève de la faim.

150 étudiants camerounais bénéficiaires d’une bourse en Chine revendiquent au ministère de l’Enseignement supérieur 24 mois d’arriérés de complément de bourse.

Ils ont droit chacun à environ 80 000 Fcfa par mois, soit un total d’arriérés chiffré à environ 260 millions Fcfa sur la période 2007-2011. Dans une correspondance diffusée sur le site Internet de l’Association des étudiants camerounais de Chine (Aecc), ils ne cachent pas leur courroux : « Nous vous contactons aujourd’hui pour exprimer notre ras-le-bol face à un problème qui affecte sérieusement le bon déroulement de nos études.»

Ils disent avoir effectué de « nombreuses démarches pour une résolution plus simple et plus discrète de ce problème ». En l’occurrence, des requêtes au ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) avec ampliations à d’autres départements ministériels. Toutes ces démarches seraient restées vaines. L’Aecc dénonce  le peu d’intérêt manifesté par leur tutelle : « Quand nous en appelons au Minesup, c’est comme si c’était un crime de demander notre dû. On nous dit par exemple, en toute méconnaissance de la réalité, que ce que les Chinois nous donnent est suffisant.»
En fait, dans le cadre de la coopération Cameroun-Chine, le gouvernement chinois prend en charge une partie de la bourse, le complément devant être assuré par la partie camerounaise. Et c’est ce complément qui fait problème. « Ce que nous allons faire par la suite d’ici peu, menacent les étudiants camerounais, si l’on reste sourd à nos cris de détresse … une manifestation de protestation avec grève de la faim au siège de l’ambassade du Cameroun à Beijing.»

Le Jour a contacté hier en mi-journée au téléphone Mme Emma Eno Lafon, la directrice de l’Assistance et des Œuvres universitaires au ministère de l’Enseignement supérieur. Et lui a demandé si elle était informée de la situation précaire des étudiants camerounais en Chine : « Oui je suis informée, puisque c’est moi qui m’en occupe.» Sur les mesures prises pour payer les compléments de bourse, Mme la directrice a indiqué qu’elle n’était pas disposée à accorder une interview et ne souhaitait « pas en parler maintenant ».

Les étudiants camerounais ainsi livrés à leur sort se spécialisent pourtant dans des domaines pointus tels que l’ingénierie électrique et électronique, l’ingénierie en sciences environnementales, l’ingénierie civile et mécanique, l’économie, la médecine et le droit.

Claude Tadjon


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