Dette publique: Le Cameroun sous surveillance

 

Par Idriss Linge - 03/11/2011

L’agence de notation Fitch a déclaré que la dette intérieure de certains pays de la zone Franc dont le Cameroun peut devenir inquiétante

 

L’agence de notation financière Fitch a mis en garde plusieurs pays de la zone Franc CFA dont le Cameroun (B-) sur les risques de dégradation de la notation de leur dette souveraine à cause de l’accumulation de créances impayées dues et relatives aux engagements internes (PME, fonctionnaires, assurés sociaux...). Les autres pays cités sont le Bénin (B) et le Gabon (BB). Fitch précise, dans un communiqué daté de lundi 24 octobre, que cette accumulation d'arriérés « reflète souvent des difficultés pour réaliser les paiements ou des querelles contractuelles plutôt qu'une incapacité ou une volonté du pays de ne pas payer » mais « peut aussi indiquer des problèmes financiers, et les arriérés sont parfois consolidés formellement dans des obligations de dette, auquel cas ils exercent une pression sur la note ». La note informe aussi que le taux d’impayés aux contreparties nationales de quatre pays de la zone CEMAC s’est élevé à 3,6% du PIB en moyenne contre 1,8% pour la zone UEMOA ajoute l’agence. Fitch invite par conséquent le Cameroun à traiter de manière égalitaire les créanciers internationaux et les créanciers nationaux en raison des risques de fragilisation de l’activité domestique des fournisseurs locaux et de l’impact sur la consommation globale (retard de paiement des fonctionnaires). De plus, indique la note d’information, l’augmentation des retards de paiement de l’Etat a de graves conséquences sur la confiance des entreprises privées vis-à-vis de l’Etat et des banques vis-à-vis des entreprises. Mais précise la note, on n’est pas encore au stade du défaut de paiement.

 

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Le rapport n’est pas loin de celui du Fonds monétaire international, qui dans son édition de juin 2011, a mis en garde la pratique du gouvernement qui consiste à mener une politique difficile de subvention de produits pétroliers. Une des conséquences de la subvention est que la Société nationale de raffinage (SONARA) est fortement créancière de l’Etat. En 2010, le gouvernement a reversé près de 107 milliards d’arriérés de compensation à cette société. Mais il lui devait encore près de 136 milliards de FCFA. Une situation qui logiquement pèse sur la stabilité du système financier, et sa capacité à soutenir les investissements. Mais toute proportion gardée, la dette globale du Cameroun reste soutenable. Sa situation a beaucoup évolué sur les cinq dernières années. En 2005, cette dette représentait jusqu’à 52%du PIB. A la faveur de l’initiative de l’allègement de la dette multilatérale elle est descendue à hauteur de 10% du Produit intérieur Brut. La dette camerounaise devrait rester soutenable jusqu’en 2016. Même si le gouvernement envisage d’effectuer la poursuite des emprunts en 2012 pour atteindre les 1839 milliards. Soit seulement 7,7% du PIB. En outre la plupart de ces prêts devraient servir à investir dans les infrastructures dites structurantes pour l’économie. Pour autant, le gouvernement devrait rester prudent et éviter de décourager la mobilisation interne des ressources financières. Une mauvaise note de Fitch sur le Cameroun pourrait peser sur les prochaines émissions de titres d’obligation



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