Négligence: Le Cameroun sur le point de perdre 250 milliards Fcfa

 

Le groupe indien Jindal steel and power limited (Jspl), qui, en décembre 2012, a promis au Chef de l’Etat d’investir dans le domaine du fer et de l’énergie est en train de se désengager. A cause des transactions peu orthodoxes orchestrées par son partenaire, Afferro Mining Inc.

En décembre 2012, le président de la République a reçu en audience l’industriel indien Naveen Jindal, Ceo du groupe industriel Jindal Steel and Power Limited (Jspl). Au cours de cette rencontre, l’Indien a présenté à Paul Biya son plan d’investissement au Cameroun. D’une valeur de 500 millions de dollars, soit 250 milliards Fcfa, ce plan prévoit la construction d’une centrale électrique, d’une ligne de chemin de fer et d’une usine de traitement de fer. La  centrale, d’une capacité de 500 mégawatts, sera construite à Limbe au Sud-Ouest, tandis que la ligne de chemin de fer reliera Kribi à Mbalam, zone où la compagnie australienne Sundance Resource vient récemment d’obtenir à travers Cam Iron le droit d’exploiter du minerai de fer. L’usine de traitement de fer, quant à elle, sera établie à Limbé, qui est supposée avoir aussi son port en eau profonde. « Jindal Steel and Power investira 500 millions de dollars au début ; après cela, d’autres projets pourront suivre », s’est engagé Naveen Jindal. Très optimiste. Et enthousiaste. « Nous sentons que le Cameroun peut présenter beaucoup d’opportunités d’investissement notamment dans le secteur du développement minier, des infrastructures et de la production d’énergie. Nous nous sentons réellement encouragés et confiants à l’idée d’investir au Cameroun », a-t-il déclaré aux journalistes au sortir de son audience avec Paul Biya. Après cette audience, la société indienne est directement entrée en relation avec Caminex Sarl, filiale de la société canadienne Afferro Mining pour traiter son minerai de fer extrait à Nkout. D’après les prévisions du Ceo de Jspl, c’est le secteur de la production du fer et de l’acier qui devait inaugurer les investissements du groupe au Cameroun. Les premiers frémissements devraient en principe débuter dès janvier 2013. Avec à la clé, au moins 1000 emplois directs. C’est pour cette raison qu’un partenariat a été scellé avec Caminex Sarl. Au début tout se passe bien.

 1000 emplois menacés

Les responsables de Jspl le reconnaissent d’ailleurs dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction. « L'affaire était en bonne voie et le prix de vente Afferro / Caminex, offert par action a longtemps été convenu», peut-on lire dans ce document de deux pages. « Quelques jours avant la conclusion du contrat, le groupe Afferro / Caminex a refusé d'honorer le prix de vente convenu, affirmant qu'il avait reçu une meilleure offre ». (Sic). C’est le nœud du problème. « En réalité, Afferro veut récupérer toute l’affaire. C’est un groupe qui n’a pas d’expérience. Il n’a même pas assez de ressources financières. Il veut se servir de la notoriété de Jindal pour lever les fonds à la bourse de Londres », accuse une source proche des investisseurs indiens, sous anonymat. Autre fait jugé bizarre par les Indiens, la démission d’un des actionnaires influents du groupe Afferro. Il s’agit d’Ousmane Kane. A peine ce dernier quitte l’actionnariat d’Afferro en décembre 2012, il crée sa propre entreprise. International mining and infrastructure corporation (Imic). « Tout ceci avec la complicité des Camerounais », précise nos informateurs. D’après ces derniers, « il y a eu des pots de vin dans cette affaire ». La corruption, pour faire simple. On accuse vertement le groupe Afferro « d’utiliser des Camerounais pour obtenir le permis d’exploitation du fer ».
Malheureusement, nous n’avons pas pu avoir la version des faits du groupe canadien sur ces accusations. Tous nos efforts dans ce sens se sont avérés infructueux. Malgré nos multiples relances, à la fois à l’endroit de Caminex Sarl que d’Afferro mining Inc. Toujours est-il qu’un important investissement est menacé. Car, à cause de ces transactions peu orthodoxes, Jindal menace de surseoir à son investissement au Cameroun. Si le gouvernement ne prend pas vite le taureau par les cornes, au moins 1000 emplois seront dans l’eau, à cause des intérêts égoïstes.
 La société Jindal Steel and Power Ltd est basée à New Dehli, et est présenté comme étant le quatrième groupe industriel indien par sa valeur en bourse. Le chiffre annuel du groupe est  de 9 000 milliards FCFA (18 milliards de dollars), ce qui fait de sa présidente, Savitri Jindal, « l’une des 10 femmes les plus influentes au monde », selon le classement 2011 du magazine Forbes. Jindal group possède notamment des licences d’exploitation de charbon en Afrique du Sud et au Mozambique.


Hervé B.Endong
lanouvelleexpression.info

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