Coupable d’avoir fomenté le coup d’Etat avorté de 1984 et d’avoir fait régner 30 années d’une terrible dictature au Cameroun, AHIDJO est pour beaucoup le souvenir d’une époque très sombre de l’Histoire du Cameroun . L’actuel président, Paul BIYA, explique que cela n’est en fait qu’un malentendu car c’est en fait l’épouse d’AHIDJO, Germaine AHIDJO, qui s’oppose à l’inhumation de son mari sur le sol nationale. Celle-ci rétorque que cela devra être suivis avec une reconnaissance nationale dont des obsèques de ce titre.
Pourtant, en remuant en profondeur, on se rend compte que ces deux personnages représentent les deux fractions dirigeantes de ce pays depuis bientôt 50 ans.
Il n’y a jamais eu une véritable opposition au Cameroun. Samuel Eboua, Bello Bouba Maïgari, Dakollé Daïssala et tant d’autres ne sont que les personnages influents de l’ancien système qui n’ont jamais pardonné à BIYA sa prise de pouvoir. Cela semble une lutte intestine au sein de l’ancien partie unique l’UNC(Union Nationale Camerounaise). Ces pseudo opposants n’ont jamais mené ce combat de démocratie pour le bien du peuple, mais plutôt pour accéder de nouveau à leur ancienne position au sein du pouvoir national. C’est d’ailleurs le cas d’un Bello Bouba Maigari qui, symbole de l’opposition du Nord Cameroun au départ, a fini par lâcher ses frères du Nord pour un poste de ministre à Yaoundé. Même les leaders de l’UPC, seul et véritable parti nationaliste du pays, ont fini par oublier leurs idéaux du parti et surtout la mémoire de Um Nyobé, Ernest Ouandie, Ossendé Affana, morts pendant la résistance ou encore Félix Moumié empoisonné à Genève par un agent des services secrets français, tous pour la lutte pour une véritable indépendance du Cameroun du joug capitaliste de la France et les USA
Cela montre sans aucun doute que derrière la dépouille du président AHIDJO, se cache l’échec de toute une génération de politiciens camerounais.Une génération qui ont mis leur intérêt avant celle du peuple camerounais.
Aujourd’hui, personne au Cameroun ne doute que l’œuvre de Paul BIYA est à 80% celle d’Ahmadou AHIDJO à part la corruption, les privatisations , la baisse des salaires et le tribalisme ambiant. AHIDJO, dictateur ou pas, est sans aucun doute le père de l’unité nationale du Cameroun qui aujourd’hui est gravement mis en péril par des règlements de compte et les luttes de pouvoir.
Des puissants groupes purement ethniques originaires de la région anglophone, du Nord Cameroun, du pays Bamiléké ou Béti, se frottent les mains en attendent le départ de Paul BIYA. Depuis 50 ans de pouvoir, ce sont les même individus qui se discutent les postes clés de l’Etat camerounais et cela au détriment des besoins du peuple camerounais.
La dépouille du président AHIDJO est le procès de cette génération des politiciens camerounais qui ont transformé une véritable réussite économique des années 60 et 70 en un véritable échec mondial à partir des années 80 et 90.
Le bilan est dur, très dur envers ceux qui ont fait du Cameroun, un pays très pauvre et surtout l’un des plus corrompus du monde. AHIDJO et UM NYOBE doivent sûrement se retourner dans leur tombe. Le premier si on lui donnait le choix ne reviendrait pas dans un pays qui est devenu l’opposé de ce qu’il avait rêvé et surtout laissé.
Il serait temps pour cette génération de vautours de laisser enfin la place à une jeunesse qui rêve rendre au Cameroun l’image d’un pays de prospérité et d’intégrité qu’il a porté dignement en Afrique par le passé.
Source : www.20mai.net/.