Musique : Nono Flavy affiche son Bonheur

L'artiste a mis un 2e album sur le marché, avec l'appui de Sergeo Polo comme producteur.
Eugène Dipanda




Une fois de plus, on en a eu la confirmation. Flavy Nono, c'est bel et bien d'abord la voix. Celle ensorcelante que les mélomanes ont découverte avec plaisir dans les chœurs de plusieurs chansons de ses confrères aînés ; mais aussi celle qui, depuis quelques années, a franchi un nouveau palier. En novembre 2003, l'artiste a, en effet, fait un premier atterrissage dans les bacs, avec l'album "Téléphone-moi". Au-delà de sa prestation dans ce coup d'essai, Flavy Nono avait surtout réussi à décrocher un duo avec Douleur. Aux côtés de la star énigmatique camerounaise, elle a composé une chanson au rythme Essewè, qui est d'ailleurs toujours écoutée dans les discothèques.
Quatre ans exactement plus tard, revoici donc Flavy Nono. Manifestement plus en forme que jamais, l'artiste propose un assemblage de neuf titres intitulé "Mon bonheur", dont une reprise en version acoustique signée d'une certain… Toto Guillaume. Pour la réalisation de cet autre opus, Flavy Nono semble en effet avoir fixé la barre très haut. La fiche technique de l'album est révélatrice à ce sujet. Tenez : Arthur Manga, Lady Basse (guitares basses), Conty Bilong, Haoussa Drums (batteries), Toto Guillaume, Jimmy Eitel, Bobby Nguimè James (guitares) et Eric Sefu (guitare solo), pour ne citer que ceux-là, ont mis leur maestria à contribution. Pour les arrangements, Joly Priso s'est chargé de tout ; et, cerise sur le gâteau, Sergeo Polo en assure la production à travers SP Association, son label.

Sergeo Polo
Que dire des thèmes développés dans "Mon bonheur" ? Principalement, Flavy Nono parle de ces mariages compliqués, où le "Mari cavaleur" n'en fait qu'à sa tête. En véritable avocate des femmes, elle dénonce ces hommes qui ne font pas d'économies, et qui privilégient les machines à sous et l'alcool au détriment du bien-être de leur famille. "Je veux du sérieux. Je n'ai pas besoin d'une aventure sans lendemains. Les maux de tête, je ne veux pas. Les tromperies, je veux pas. Un mari sérieux, c'est ça je veux. Si tu n'es pas sérieux, passe…", chante-t-elle. Et d'ajouter, en guise d'avertissement à ses "sœurs" pour qui elle dit chanter : "Un mari cavaleur, ça fait pleurer tous les soirs. Tu seras seule au lit pendant qu'il prend son pied ailleurs ; il va t'abandonner, pendant qu'il fait des courses chez elle ; il va te laisser, pour aller avec une moins belle que toi. Si c'est ça l'amour je dis non…".
Dans "Sans rancune", un Makossa très enlevé, l'artiste reste dans le domaine des relations hommes - femmes. Cette fois, Flavy Nono évoque les déceptions amoureuses. Surtout avec ces hommes peu reconnaissants, à qui on fait des enfants en espérant vainement pouvoir les "tenir".

"Amour et passion", lui, est manifestement l'un des titres les plus réussis de l'album. Ici, Flavy fait étalage de toute sa classe de cantatrice. Ajoutée au voluptueux timbre de Sergeo Polo, qui y intervient en featuring, on obtient un slow hautement langoureux, que les mordus de choses bien faites ajouteront très probablement à leur collection. Les claviers de Thierry Vaton, Dou Emmanuel et Aubin Sandio, ainsi que le saxophone d'Alain Oyono et les trompettes de Philippe Slomski, accompagnent lentement ce doux agencement de décibels, avec un seul thème développé de bout en bout : l'amour.
"Mon bonheur" de Flavy Nono fait par ailleurs une fleur à la chanteuse gabonaise Angèle Assele, vraisemblablement l'une de celles qui l'ont marquée dans le show-biz. La chanson "Tu peux partir" est ainsi une majestueuse reprise du tube vieux de plus d'une décennie, avec des ajouts de texte en duala. Que du… bonheur pour les fans !

mboasawa

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