Musique : Majoie, ma voix

Grâce à une prestation vocale intéressante, la jeune chanteuse ne passe pas inaperçue avec son premier album « Origines ».
Yves ATANGA



Il y a incontestablement depuis trois ou quatre ans, une nouvelle génération d’artistes qui remplissent d’espoir dans le genre bikutsi. Après Patou Bass, Tonton Ebogo, Lady Ponce, la découverte se poursuit avec Majoie Ayi. Chanteuse et chorégraphe, cette jeune femme de 26 ans est l’une des grandes attractions dans le genre en ce début d’année 2008. A l’écoute de « Origines », son premier album de 8 titres, le mélomane est tout de suite frappé par une voix forte et visiblement bien travaillée. Le timbre vocal rappelle autant Annie Anzouer que Corry (Macase). Et apporte à coup sûr un plus dans l’univers des voix féminines du bikutsi. Majoie Ayi ne tremble pas devant un micro. Au contraire, elle exploite à fond son principal atout. Fruit d’une longue expérience dans les cabarets de Yaoundé et d’Ebolowa.

C’est ainsi qu’elle réussit petit à petit à imposer son style depuis quelques semaines : en plus de la prestation vocale, on note un soin appréciable dans l’écriture des textes. Exemple avec « Panik à bord », le premier tube de cet album, où l’auteur compositeur déplore la perception souvent erronée de la valeur intrinsèque de la femme. Le message passe, grâce à une combinaison judicieuse de l’ewondo et du français. Et cerise sur le gâteau, le rythme ne manque pas d’entrain. La « faute » à ce qu’on peut appeler la « dream team » actuelle du bikutsi. L’incontournable arrangeur Bertrand Eba, les non moins inévitables Tonton Ebogo (guitares) et Patou Bass (basse). Depuis quelque temps, ces trois-là ont souvent suffi à concocter les meilleurs albums bikutsi de la place. Leur rigueur et leur talent éclaboussent une fois de plus cette production.

Mais revenons à Majoie Ayi, à qui revient quand même le premier mérite, sa fiche biographique indique qu’elle a longtemps trimé pour trouver sa voie, puis perfectionner son art. L’émission de télévision « Délire », les chorégraphies dans les clips vidéo des artistes comme Ange Bagnia, Racine Sagath, K-Tino, les cabarets, les chœurs pour des stars comme Sergeo Polo, Samy Diko ou Aï-Jo Mamadou… Elle a appris discrètement. Et avec sa forte personnalité, s’est rapidement forgé un style. Pas du 100% bikutsi. Ce serait réducteur pour cette voix qui a la polyvalence de son côté. Résultat : « les hommes paniquent ».


mboasawa

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