Cabarets en perte de vitesse

Les cabarets sont de plus en plus rares dans une ville pourtant naturellement musicale
Benjamin LISSOM LISSOM



«Avrai dire, il y a plus de cabarets à Yaoundé qu’à Douala. » Ce constat d’un confrère en provenance de Yaoundé n’est pas isolé. En effet, après la fermeture silencieuse de la Pêche Music Hall à Bonakouamouang, la métropole économique était encore rythmée jusqu’ici par la cadence de Jason City à Bonamoussadi. Il a fermé lui aussi.

A défaut des merles, on se contente des colibris. A présent, des îlots modestes arrivent à survivre. Il en est ainsi de Flore et Nadège à Bonateki à Deido, où la disparition de la Pression de Deido a laissé un vide difficile à combler. Qu’à cela ne tienne, aller écouter Henri Njoh et son ensemble chez Flore et Nadège confère toujours des sensations nostalgiques grâce à un répertoire de makossa de bonne facture. Un handicap cependant du fait de l’étroitesse des lieux en dépit d’un confort passablement sommaire. Passons.

C’est toujours dans ce quartier d’ambiance qu’est Deido que les noctambules peuvent également se recréer une atmosphère de cabaret de modeste dimension. Pour ce faire, Deido plage où se produit Jeannot Ekwalla console le public tous les week-ends. Un peu plus loin, à côté du night club Elysée, un nouveau cabaret, le Cercle de l’avenir, annonce l’ouverture 24/24 en raison de la cohabitation d’un restaurant et d’un bar classique.

Question : pourquoi les cabarets font long feu à Douala. Bolanga Hervé, alias Bobo, disc jockey dans un dancing du côté de Bonapriso croit savoir que les problèmes d’insécurité n’incitent pas beaucoup de bons clients à traîner dehors à des heures avancées. Yves Mengué, flambeur bien connu de la place quant à lui, attribue la lente mort des cabarets à leur mauvaise réputation basée essentiellement sur des trafics en tout genre. « Contrairement à une ville comme Yaoundé où la très grande culture des populations fait des cabarets des sortes de quartiers latins, Douala avec sa particularité liée à l’ostentatoire, les cabarets ne sauront rentrer dans les mœurs », conclut notre confrère.

mboasawa

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