« Interpellation », le premier album du groupe, est un beau coup d’essai dans le genre.
Yves ATANGA
C’est par un air connu que s’ouvre ce disque sorti il y a quelques semaines aux Editions Salem. Relooké façon hip hop, le célèbre « Soma Loba » de Manu Dibango n’est pas révolutionnaire. Mais son côté « yo » va sans doute le rendre plus accessible dans les milieux jeunes. Le ton est ainsi donné dans ce CD. Le groupe Jérusalem se révèle ainsi comme une bande de cinq jeunes camerounais très branchés hip hop et Rnb, mais également bien marqués par l’environnement dans lequel ils ont grandi. La reprise de Manu Dibango, les titres « Eding », « Douala », ou « Interpellation », traduisent bien cet état d’esprit. Et ce label Cameroun.
Pour les références, Jérusalem, c’est un style très proche de X Maleya. Avec des prestations vocales intéressantes. Mais aussi un accent rap/ragga très prononcé. La thématique explore des champs aussi variés que la politique (Interpellation), les conditions de vie en ville (Douala, La vie en Afrik), la religion (Crucifié). L’enthousiasme du groupe fait le reste. Ce qui donne des chansons très toniques, forcément propices aux pistes de danse.
Globalement, « Interpellation » est un album jeune plutôt plaisant. Les amateurs de « hip hop/Rnb Kamer » y trouveront les ingrédients habituels d’une belle rencontre culturelle. Une musique venue d’Amérique et de jeunes musiciens nés au Cameroun. Et qui ont à cœur de se trouver une place dans l’univers de plus en plus fréquenté du hip hop local. Côté vocal, ce serait un fâcheux oubli de ne pas mentionner l’apport du vieux briscard Funkis. Souvent associé au rappeur Krotal, le chanteur apporte sa touche. Et rehausse le produit.