Musique : Lobé rêve de Marley

Le premier album de ce jeune artiste intitulé « A tété », oscille entre reggae et afro-funk.



Le chant est là. Les orchestrations, le style et la manière aussi. Le premier album de Lobé a réussi le premier passage de la présentation physique. Et rien que pour cela, l’artiste a gagné un pari pas souvent évident pour des débutants sous nos cieux. Photos et jaquette au design affiné, signes d’un professionnalisme et d’une inspiration réels. Pour cela, Lobé va de l’avant. Mais où le jeune homme de Nsimeyong fait du surplace et ne satisfait pas toujours les attentes, c’est dans le choix du rythme qui devrait aller avec sa voix, son chant. Le reggae y est présent à profusion. En fait, dans 90% de titres de « A tété ». Et par moment, on perçoit des relents de funk, et une percussion enrichissante, qui donnent souvent du baume au cœur.

Pourtant, si l’on s’en tient aux titres, ils exhalent une certaine mélancolie. Pas forcément négatif pour sa performance dans le disque. Car, avec « Muna boam », « Bedemo », « Lendemain incertain », « Nu muto »… l’artiste ressort ses peurs et ses inquiétudes. En sawa, avec les avantages lyriques que l’on connaît à cette langue.

Mais, on y revient. Est-ce vraiment le rythme idoine pour cette voix au-dessus de la moyenne ? Des options blues, jazzy et folk n’auraient-elles pas été plus avantageuses pour lui ? Lobé a choisi, et on le suit, même s’il peut parfois dérouter. L’album ne fait pas mal aux oreilles, mais on aurait espéré mieux. La monotonie s’installe vite au fil des chansons. Manifestement, la mayonnaise a eu du mal à prendre pour cet album de douze titres. Des arrangements sobres et un son épuré sont les autres atouts de ce disque qui aurait pu aller plus loin.

Produit par Mat double J production, « A tété » a bénéficié des participations du batteur Petit Jean, ou encore du bassiste Rémy Ottou. Production en clair obscur donc pour un artiste qui quand même a toutes les dispositions pour être un grand, et qui, pour l’instant, fait le dur apprentissage des premiers pas. L’évolution de Lobé doit être progressive. Le talent vient aussi de l’adversité.

Alain TCHAKOUNTE

mboasawa

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