Elle a dédicacé son premier roman vendredi dernier à Yaoundé.
C’est l’histoire d’une jeune fille, plutôt intelligente, désireuse de marcher sur les pas de son grand-père. Jacqueline Manga entre en 6e alors qu’elle n’a pas encore dix ans et pose un regard pour le moins éveillé sur son nouvel univers. Sur son entourage familial aussi. Cette histoire, Catherine Abena la raconte dans « Sur les Traces de Pépé », roman de quelque 82 pages sorti en juin 2008 aux éditions Ccinia communication à Paris. L’œuvre a été dédicacée vendredi à l’hôtel Franco de Yaoundé, en présence d’un public que l’auteur a jugé suffisamment nombreux pour s’en émouvoir… publiquement. De l’émotion, elle a dû en ressentir aussi en tissant, au fil des mots et des pages, les confidences d’une enfant, bourgeonnant à peine à la vie, et sa complicité avec un vieil homme, ancien administrateur civil revenu de mille expériences.
Catherine Abena, Secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires, n’a pas cherché loin la sphère où se déroule l’histoire. L’héroïne est une élève du Secondaire. Et elle évolue dans un établissement modèle. « Discipline, mérite, travail… tels sont les mots constituant la devise que le proviseur nous fait répéter tous les lundis matin à la cérémonie de levée des couleurs. Ce lundi 02 novembre 1984 encore, il nous faisait répéter la devise et nous demandait de ne jamais oublier ces mots qui devaient nous aider à rester éveillés. Il n’est jamais fatigué, notre proviseur. » L’auteur écrit plus loin : « On peut donc guérir si on est atteint de l’ignorance parce qu’il n’est jamais trop tard pour aller à l’école. Pépé nous disait encore un soir que lorsqu’il était plus jeune, il existait « l’école sous l’arbre » pour des paysans adultes analphabètes où on apprenait à lire et à écrire ». Le livre aurait bien pu s’appeler aussi « Journal d’une lycéenne modèle ».
Mais dans ce journal, en filigrane, apparaissent des propositions. L’auteur, pédagogue de formation, reviendra dessus en échangeant avec le public : « Le jeune sait ce qu’il veut, et est capable de faire des propositions concrètes à l’adulte. ». « Que les jeunes acceptent, tout en respectant les adultes, de dire ce qu’ils pensent. » Passons donc du conflit au… concours des générations. Les participants à la dédicace y méditeront peut-être. Comme ils se souviendront sans doute de la note de lecture présentée par le Pr. Gervais Mendo Ze, qui a trouvé le style « sobre et imagé », avant d’évoquer « les principes de la narratologie moderne », de déceler « des tics stylistiques », ou encore de qualifier le terme « Pépé » de lexème de caractérisation. Bonne lecture.