
A l’origine j’avais une société qui faisait uniquement dans le management et qui avait pour vocation de développer les carrières des artistes musiciens, notamment ceux qui faisaient les musiques urbaines. Mais après quelques années, cela m’a créé un problème puisque dans notre travail de management, on découvrait des artistes talentueux mais il était difficile de leur trouver un producteur. Faute de n’avoir pas trouver des producteurs, nous avons décidé de nous sacrifier jusqu’au bout pour donner vie à ces œuvres. C’est ainsi qu’est né en 1998 le label Ajajent.
Votre premier artiste, Big B-zy, vous donne t-il satisfaction ?
D’une certaine façon, oui. Puisque c’était un illustre inconnu qui m’a permis de réussir une expérience. Il était question de produire un artiste de hip hop local avec les moyens qui sont souvent injectés pour des artistes connus. Big B-zy, avec Dube en 1999, a permis de développer le hip hop avec un ancrage local, car il faisait ses textes en langue duala. Ce qui intéressait les médias puisque c’était nouveau, et cette option permettait une pénétration rapide des produits dans le marché. Après il y a eu Lady Kriss et Charlemagne.
Quelles sont vos difficultés ?
Elles sont nombreuses. D’abord au niveau de l’administration, il faut être en ordre, ce qui coûte extrêmement cher. Les jeunes artistes sont très impatients car ils pensent que l’album va sortir au lendemain de la signature de contrat, alors qu’il y a plusieurs étapes avant. Il y a également un problème de distribution car il n’y a pas de véritable réseau. Heureusement que Krotal a pu contourner cela avec la distribution de 5000 exemplaires de son nouvel album à travers le magazine Planète Jeunes. Les labels camerounais sont encore en phase de structuration car c’est aujourd’hui qu’on essaye de mettre en place des structures pérennes et d’avoir des stratégies professionnelle, bref de penser comme une entreprise.