"La guerre préventive et le droit international ". Voilà le titre du livre que vient de publier le Pr. Narcisse Mouellé Kombi aux éditions Dianoïa. Un ouvrage de plus de 140 pages dans lequel l’auteur, par ailleurs, directeur de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), s’intéresse à une question qui n’a pas fini de susciter le débat. La guerre préventive. En plus simple, une guerre lancée par A, pour en empêcher une autre que A soupçonne B de pouvoir déclencher. De la légitime défense avant l’attaque, en quelque sorte. Ce n’est pas de la caricature. Une actualité relativement récente est là pour l’attester. Des allégations sur des armes de destructions massives, de supposées menaces, et une attaque en règle contre un autre pays… Loin, bien loin du précepte de droit international qui pose le principe de la prohibition du recours à la force dans les relations entre Etats.
Pas étonnant donc que le chercheur, spécialiste de ces questions, s’intéresse au problème. En fournissant d’abord au lecteur quelques repères : " Derrière le vocable guerre préventive se profile, à grands traits, une stratégie de sécurité agressive en vertu de laquelle un Etat s’arroge le droit d’attaquer le premier un autre Etat, qu’il considère comme une menace à brève, moyenne ou même longue échéance ", explique l’auteur dans son introduction. Il estime, en d’autres mots, que ce concept est emblématique d’une vision problématique des rapports entre le droit international et la politique étrangère de certains Etats, autant qu’il est illustratif de la dialectique du droit et de la force dans les relations internationales.
L’ouvrage s’articule autour de trois parties : une résurrection contrat legem de la compétence discrétionnaire de guerre ; une transgression du droit préventif de la guerre ; une dénaturation de l’exception de légitime défense. Plus en détail, l’auteur aborde différents aspects, qui peuvent donner des indices sur la position du juriste à lui face au phénomène : " La guerre préventive a peut-être sa cohérence et sa rationalité. Mais celles-ci sont à rechercher davantage dans des considérations politiques ou idéologiques que dans les impératifs juridiques. Politiquement justifiée, une guerre préventive peut être juridiquement répréhensible ". Au vu de l’actualité sanglante en Irak, l’observateur pourrait ajouter que la guerre préventive peut être amèrement regrettée… Comme la guerre tout court, d’ailleurs.
Le chercheur, l’étudiant en droit international ou le simple lecteur soucieux de mieux s’imprégner de questions actuelles tireront profit de ce livre, dont la mise en page relativement sobre permet une lecture aisée.
* Narcisse Mouellé Kombi, " La guerre préventive et le droit international ", Dianoïa (France), octobre 2006, 141 pages, 10 000 francs.
Cameroon-Tribune
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