Ange Ebogo " son père spirituel " n’est pas très fier des contenus de ses chansons. Même si, par ailleurs, il loue les qualités vocales remarquables de son fils. Sur son dernier album "4 membres" sur le marché discographique depuis juin 2006, Tanus Foe n’a pas fait mentir sa réputation de chanteur très impudique. Le marteau piqueur, comme on l’appelle depuis la sortie de son premier disque " Piquer ", est tout simplement resté fidèle à sa logique de chanteur de bikutsi aux textes salaces et très suggestifs.
Et en la matière, l’album " 4 membres " est une des versions les plus achevées. Tant les textes de ses six chansons sont un florilège de mots crus et d’obscénités mis en mélodie. Mais l’artiste ne voit pas les choses de cette façon quand il commente les titres. Pour Tanus Foe, " 4 membres ", est l’opus de la maturité, un album dont la richesse tant instrumentale que vocale est saluée après deux années de travail sans relâche. " Tanus peut revenir en grande pompe sur le devant de la scène et il y a fort à parier que l’année 2007 et les suivantes porteront à jamais l’empreinte de cet artiste qui, au fil des jours, valorise le rythme bikutsi de par son répertoire riche jalonné de tubes extrêmement profonds ", peut-on lire dans le dossier de presse qu’il a confectionné pour accompagner son album. Soit.
Mais, après l’écoute du disque sorti des écuries Achille Production, les puristes de la musique camerounaise trouveront beaucoup de choses à redire. C’est que tous les titres contenus dans la troisième livraison musicale de Tanus Foe vont principalement chercher dans la trivialité. D’abord " 4 membres ", s’inspirant des cours des sciences d’observation jadis donnés dans nos écoles primaires sur le corps humain, est une véritable torture pour des oreilles chastes. Comme pour distraire les mélomanes qui auront perçu cette alusion, Tanus Foe dit plutôt ici faire état "du manque de dialogue parent enfant dont le résultat d’une sexualité précoce et malsaine est très négatif ".
Un discours qui ne trompe pas ceux qui le connaissaient déjà bien à travers "Piquer" et "Sabina" ses deux premiers albums produits par les éditions Preya musik. . D’ailleurs, "fais moi bizou", la deuxième chanson de l’album qui, comme son titre l’indique, décrit avec une certaine impudeur, certaines scènes de la vie. " Tolassi ", une autre chanson de l’album, est du même cru. Même si Tanus Foe dit encourager, à sa manière, à travers cette chanson l’union des cœurs et défendre la dignité humaine des hommes tout en les exhortant à abolir l’homosexualité.
Les autres chansons de l’album, " Mot ane dze ", " Melebgué ", échappent quelque peu à la logorrhée verbale du chanteur de bikutsi et sont plus décentes. Mieux, comme pour démontrer à ses fans qu’il est aussi capable de faire un texte poétique, Tanus Foe s’est essayé à confectionner, dans " je t’aime " , une musique aux relents de RNB d’où découle une déclaration d’amour profonde et sincère. Un texte qui vient finalement rehausser un album dont la qualité de la mélodie, les rythmes enlevés font apprécier à sa juste valeur la voix, le talent et un charisme à toute épreuve.
Mutations
mboasawa
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