En dehors de vos spectacles, on n’entend pas beaucoup parler de vous au Cameroun…
C’est peut-être parce que je ne vis pas au Cameroun. J’y viens une fois par an et ce n’est pas toujours pour faire des concerts. Je pense que si je faisais du makossa ou du bikutsi, on aurait peut-être entendu parler de moi. Et ce n’est pas tout le monde qui écoute du chant classique d’opéra. Mais pour dire la vérité, on n’a pas fait assez d’efforts pour chercher à me faire connaître parce que ce n’est pas mon public. J’ai un autre public ailleurs et il y a des agences qui s’attèlent vraiment à me faire connaître là-bas. Au Cameroun, je le fais moi-même parce que chacun à le souci de rentrer chez soi pour montrer ce qu’il fait à son pays. Je viens présenter ce que j’ai appris ailleurs. Si ce n’était pas mon pays le Cameroun, les choses seraient différentes. Pour le moment, le souci de faire des concerts grands public ne se pose pas parce qu’on ne me connaît pas. On ne peut pas organiser un spectacle pour avoir une salle vide. Petit à petit, les Camerounais commencent à s’intéresser à ce que je fais, mais la majorité vient surtout pour découvrir.
Pourquoi avoir choisi la période de Noël pour organiser un spectacle ?
C’est une période assez bien placée parce que c’est la fête. Un concert est fait pour chanter quand on est content. On le programme longtemps à l’avance et c’est plus facile de placer un spectacle en cette période. En plus, si vous regardez autour de vous, il y a plein de manifestations qui sont organisées, plus qu’en d’autres périodes de l’année. Je pense que le mois de décembre est logique et c’est le moment où je peux facilement prendre des vacances, si je m’y prends longtemps à l’avance.
En dehors de travailler sa voix, que fait un baryton au quotidien ?
En dehors de travailler ma voix, je vis comme tout le monde. Je la travaille déjà à la maison, bien que cela ne plaise pas toujours aux voisins et je vais à l’opéra tous les jours. Mais quand je suis libre, je rends visite aux amis, je vais sur Internet, ou alors je fais n’importe quoi comme tout le monde.
Il y a certainement de nombreux jeunes qui veulent vous ressembler. Comment en arrive-t-on à ce stade ?
Pour moi, c’est parti avec beaucoup d’amour pour la musique et pour le chant en particulier. Alors quand on démarre avec autant d’amour, on est prêt à se sacrifier parce que le travail est un sacrifice. Il faut beaucoup d’endurance, car on a très souvent envie de jeter l’éponge. Tout n’est pas toujours facile. Je me suis souvent demandé si je ne m’étais pas trompé de chemin. Le courage est aussi nécessaire, surtout quand on affronte l’inconnu. L’opéra n’était pas ma culture et j’avais toutes les chances de ne pas réussir, sachant que même en Europe, il y a beaucoup de gens qui sont nés dedans, mais qui ne s’en sortent pas, malgré de nombreuses années d’études. En plus, il n’y a pas que la voix dans l’opéra. Il faut également apprendre les langues, lire la musique et faire le théâtre.
Avez-vous des projets pour le Cameroun ?
J’ai toujours eu des projets pour le Cameroun, mais je ne veux pas encore les rendre complètement publics. Ce qui est sûr, c’est que vous aurez la bonne information en temps opportun.
mboasawa
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